S'il y a un point de presse informel qu'il ne faut pas rater dans la saison, c'est celui de Bob Gainey le vendredi à Saint-Jovite.

D'abord, comme Gainey ne parle pas souvent et qu'il parle rarement pour ne rien dire, c'est une lampée d'eau fraîche dans un gosier asséché.

 

Hier, comme d'habitude, Gainey a été un homme de peu de mots. Il ne donne pas de réponses très élaborées mais il ne raconte pas de boulechite.

Prenez la prolongation du contrat de Guy Carbonneau. Si ça avait été de Sir Robert, personne n'en aurait parlé. Il a d'abord reconnu qu'on en était venu à une entente avec son coach. Je lui ai demandé si on parlait d'une entente verbale ou d'un contrat écrit. Remarquez que pour Gainey, le premier vaut le deuxième, j'en suis certain. Une poignée de main vaut un contrat. Mais comme me l'avait déjà expliqué Roger-D. Landry, il se passe quoi si on se fait couper la main?

«C'est d'un contrat que l'on parle», a répondu Gainey. Comme il restait une saison à celui de Carbo, on peut en conclure que Guy Carbonneau et le Canadien se sont entendus pour deux autres années. Total de trois ans, ce qui va donner le temps à Gainey de compléter l'équipe qu'il conçoit depuis quelques années déjà dans sa tête et à Carbo de la roder à son goût.

Parlant de cette équipe, est-elle celle de Gainey? Il entreprend sa cinquième saison: «Les jeunes joueurs qui viennent s'intégrer au noyau sont des joueurs de mes années. Mais le coeur de l'équipe est le fruit du travail intelligent d'André Savard», a-t-il répondu. Une réponse qui honore l'homme. Gainey est assez fort pour reconnaître ses mérites sans rien enlever à autrui.

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C'est comme sa réponse sur les joueurs autonomes sans restriction. Ils seront neuf à la fin de la saison à pouvoir dire bye bye à Montréal sans que les Glorieux reçoivent rien en échange.

Gainey a déjà dit qu'il n'aimait pas négocier pendant la saison. Mais il a aussi précisé que dans le passé, dans certains bien précis, il s'était donné la chance de prendre les devants.

Et cette année? Gainey a été clair. Il ne veut pas s'enchaîner dans une position déterminée. S'il le faut, il va négocier. Sinon, il va attendre.

Ça donne quoi si on applique ses réflexions et ses remarques à chacun de ces futurs joueurs autonomes?

Ça veut dire que pour Francis Bouillon et Patrice Brisebois, il va attendre jusqu'à la fin de la saison. Même chose pour Robert Lang et pour Kostopoulos. Steve Bégin et Mathieu Dandenault seront chanceux s'ils reçoivent une offre.

Gainey a été clair en parlant de Saku Koivu et d'Alex Kovalev. Dans le cas de Koivu, il a dit et répété que le fait d'être capitaine ne donnerait aucun passe-droits à Saku Koivu. Pour obtenir une offre en saison, il faudra que Saku soit capable de faire la démonstration qu'il est capable de résister à la concurrence des jeunes qui veulent une place plus importante au sein de l'équipe. Quant à Alex Kovalev, qui veut demeurer à Montréal, qui aime la ville et qui a une épouse qui adore le Québec, il attendra lui aussi: «Si Alex joue aussi bien que l'an dernier, on avisera», a juste dit Gainey.

Autrement dit, si à la pause des Étoiles, le bel Alex est le splendide joueur qu'on a vu l'an dernier, il devrait entendre parler de Tonton Robert. Sinon, ça va aller à la fin de la saison.

Le même raisonnement s'applique à Alex Tanguay. Si l'autre Alex joue comme on l'espère, Gainey va l'attacher à l'organisation pour quelques saisons et ce, avant les séries éliminatoires. Mais c'est Tanguay qui devra faire la démonstration.

Reste Mike Komisarek. Lui, c'est différent. Je suis convaincu que Gainey a déjà entrepris des pourparlers ou est sur le moins d'entamer des négociations avec son agent. Komisarek, c'est le ciment de la défense pour les sept ou huit prochaines années. Y a pas de risque à prendre.

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Le sport professionnel ne va pas s'en tirer aussi facilement dans l'épouvantable crise financière qui balaie les États-Unis comme un ouragan de force 5. Comment les Flyers se feront-ils payer par Wachovia, la grande banque qui est littéralement en faillite et qui est en voie de se faire racheter? Et comment le sport professionnel américain va-t-il s'ajuster à une crise financière qui à New York, entre autres, touche directement les détenteurs de 40% des loges de luxe des arénas et des stades de la métropole?

Déjà, les Predators de Nashville sont dans la dèche. Leur sauveur est en faillite. Et on dit que les Coyotes de Phoenix ne sont guère plus forts.

Si le Canada continue de bien résister au tsunami financier, des villes comme Winnipeg et Hamilton pourraient peut-être mettre la main sur une équipe de la Ligue nationale.

Québec? Malheureusement, le Village a des partisans merveilleux mais pas de patinoire digne de la LNH.

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Les trois «guides» de l'auto sont sortis. Et cette fois, c'est impossible d'y aller d'une recommandation bien ferme. Les trois jouissent d'une présentation haut de gamme. Et si un des trois est imprimé sur un papier un peu moins glacé, c'est qu'on a voulu favoriser le papier recyclé. Ce qu'on perd en brillance on le retrouve en environnement protégé.

Vous allez les voir dans les librairies et dans les grandes surfaces. L'Auto 2009 nous ramène Jacques Duval, mon chroniqueur favori de tous les temps dans le domaine de l'automobile. Même quand il lui arrivait de déparer pour des raisons personnelles, je le trouvais bien bon. Je n'ai pas eu droit au long texte personnel de M. Duval que j'espérais, mais j'ai quand même retrouvé sa plume. Surtout que grosso modo, le père Jacques s'est gardé les Ferrari et les voitures excitantes. Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître qui hisse L'Auto 2009 au même niveau que la concurrence. Au moins. C'est publié par les éditions La Presse. Éric Lefrançois fait équipe avec le vétéran chroniqueur et pilote.

J'ai bien aimé l'Annuel 2009 et sa couverture jaune. Philippe Lagüe a un ton du diable que j'aime. J'aime beaucoup Benoît Charrette, dont le professionnalisme est reconnu. Je me méfie parfois de certains chroniqueurs du bouquin et c'est pourquoi je me garde une réserve. Quant au Guide de l'auto 2009, publié par Quebecor, avec Denis Duquet et son équipe, c'est également du solide. Quand on est rendu à la 43e édition d'un guide, on sait ce qu'on fait.

J'ai vérifié ce que disaient les trois volumes de voitures que j'ai eu l'occasion de conduire ces derniers mois. C'est une bonne façon de se faire une idée. Les trois se recoupent et les informations données sont pertinentes. Le lecteur sera bien servi.

Mais bien franchement, ce serait malhonnête d'établir un podium. C'est la première fois, à ma connaissance, que le public aura à choisir entre trois volumes d'aussi belle qualité. Textes, photos, tableaux, classements, tout y est. La solution idéale, ce serait que trois amis achètent chacun un ouvrage différent et se les échangent.

DANS LE CALEPIN - Ceux qui n'aiment pas l'automobile ne peuvent pas comprendre qu'on achète et lise un gros livre de chars quand on n'a pas l'argent pour changer de voiture de toute façon. Pourquoi on achète Playboy quand on n'a pas les moyens de divorcer? Pour le fun! (Et les articles, bien sûr)