L'Américain Andy Roddick a donné quelques maux de tête au Serbe Novak Djokovic jeudi en quart de finale de l'US Open mais n'a pu empêcher le N.3 mondial de se qualifier pour sa troisième demi-finale de la saison en Grand Chelem, où il retrouvera samedi Roger Federer.

Cette demi-finale sera la revanche de celle qui avait opposé les deux hommes à l'Open d'Australie, en janvier, et qui avait ouvert au Serbe la voie de son premier titre du Grand Chelem. «Federer est le favori absolu», a-t-il jugé.

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L'Américain, battu 6-2, 6-3, 3-6, 7-6 (7/5) mais follement encouragé par le public, pourra longtemps regretter ce 10e jeu de la quatrième manche.

Il menait 5-4 et servait pour le set, ce qui aurait poussé Djokovic à une cinquième manche, après avoir fait le break à 3-3 pour mener 4-3. Tout allait bien: un service à 228 km/h par ci, un ace, son 15e du match, par-là.

Mais à 30-15, à deux points du set, l'Américain fit deux doubles fautes consécutives pour donner une balle de break au Serbe. Trop heureux du cadeau, Djokovic la convertissait d'un magnifique lob. C'en était fini des espoirs renaissants de Roddick. L'Américain s'inclinait au bris d'égalité.

«Je jouais un tennis risqué, a déclaré Roddick. Mais si j'avais à le refaire, je le referai, C'est ce qui m'avait remis en selle (après la perte rapide des deux premiers sets). Je n'ai pas de regret.»

«Je suis heureux d'avoir gagné contre Roddick dans son tournoi favori, devant son public», a déclaré le Serbe sur le court, avant de lâcher une petite bombe: «Il y a deux jours, Roddick a dit que j'avais seize blessures et maintenant le public ne m'aime pas parce qu'il croit que je simule. Ce n'était pas bien de sa part.»

«Rien à me reprocher»

Des propos qui lui ont attiré une jolie bordée de sifflets, voire des huées, et qui ne risquent pas d'en faire le chouchou des foules en demi-finale, face à un Federer disposant lui d'une cote d'amour en béton armé en tant que quadruple tenant du titre.

En conférence de presse, l'Américain s'est dit désolé que le Serbe aie «pris les choses de cette façon». «J'aurais peut-être dû faire attention à ce que je disais». Tout en se faisant clair: «Quand tu fais des imitations et des blagues (comme Djokovic) alors il faut savoir encaisser de l'autre côté».

Le jeune Serbe, 21 ans, a lui aussi fait machine arrière un peu plus tard, laissant entendre qu'il s'était un peu emporté.

«Andy a dit des choses, ce n'était peut-être pas intentionnel, c'était peut-être une blague, a-t-il dit. Ma réaction sur le court devant 20.000 personnes était exagérée et je m'en excuse, ce n'était pas très intelligent. Mentalement, j'avais beaucoup de pression ces deux derniers jours.»

Djokovic doit en effet faire face à des critiques, voilées ou non, sur ses recours au soigneur en cours de rencontre, sa fatigue et ses «blessures».

«Je n'appelle pas le soigneur pour déconcentrer l'adversaire, s'est-il défendu. Je fais ça pour mon bien, pour m'assurer que tout va bien. Peut-être que les gens croient que j'exagère, que je simule, mais ce n'est pas le cas. Je n'ai rien à me reprocher et je n'ai jamais manqué de respect à personne.»

«L'an dernier, le public était vraiment avec moi, il m'a poussé, a ajouté le Serbe, qui avait perdu en finale contre Federer. Je ne veux pas perdre cette connexion avec lui, je ne veux pas que ça tourne mal.»