Après avoir habité dans sept maisons qui exigeaient beaucoup d'entretien, Isabelle et Gilles savaient ce qu'ils voulaient.

« Nous cherchions un condo, dans un édifice qui avait une âme. » Les nouveaux édifices du centre-ville que le couple visitait ne l'inspiraient pas. « Ils étaient trop... modernes, trop plastiques. On avait l'impression de rentrer dans une boule disco ! »

C'était en 2012. Le mythique édifice d'appartements en location Gleneagles venait d'être vendu en 2010 et avait été converti en condominiums. Vous l'avez sans doute déjà remarqué, le Gleneagles, c'est cet édifice patrimonial qui divise le chemin de la Côte-des-Neiges en deux. Il y est depuis 1929, au pied de la montagne. Avec l'édifice Trafalgar et deux maisons, Thompson (1907) et Sparrow (1910), les édifices constituent l'îlot Trafalgar-Gleneagles. Selon l'aile, il va de 6 à 13 étages.

Son look et son histoire remplissaient les exigences du couple. « J'ai tout de suite aimé l'impression qui s'en dégageait et j'ai senti l'immense potentiel. »

L'appartement avait été rénové. Mais pas au goût du couple. En quelques minutes, Isabelle l'avait réimaginé. « Ces appartements contenaient plusieurs chambres et chacune avait sa propre salle de bains, une rareté pour l'époque. » L'édifice avait été construit en 1929 par les architectes Ross et Macdonald et visait une clientèle aisée.

Ils se sont mis au boulot. Gilles est un ancien haut fonctionnaire pour le gouvernement du Québec. Retraité, il s'est réinventé en rénovateur extrême. Non seulement a-t-il supervisé les travaux qui ont duré trois mois, mais il a mis la main (et même les deux) à la pâte, plâtrant ici, démolissant là, clouant un peu partout.

Quand nous l'avons rencontré, il était affairé à rénover l'appartement d'un voisin. « C'est le quatrième que je fais ». À 67 ans, il en a vu d'autres. « J'ai toujours rénové les maisons que j'ai habitées, explique son énergique femme. Gilles est mon homme à tout faire, je lui confierais n'importe quel projet. »

Les rénos

L'appartement comprenait quatre chambres, autant de salles de bains, un boudoir, un salon, une cuisine, etc. « On a décidé d'ouvrir les pièces pour mieux profiter de la vue exceptionnelle sur Montréal. »

Exit donc un mur (de soutènement) qui ne permettait pas aux cuistots de voir le panorama au-delà de l'enfilade de pièces.

La vue est en effet spectaculaire. On est au-dessus des arbres et de toutes les pièces, le centre-ville apparaît dans toute sa splendeur. Les fenêtres ne sont pas grandes, mais elles sont nombreuses !

Les salles de bains ont toutes été refaites, la cuisine aussi. Le couple a ajouté une arrière-cuisine pour stocker victuailles, congélateur et appareils de lessive.

« On a respecté l'infrastructure et les boiseries originales. » Tout a été peint de la même teinte, un gris tout doux.

Les chambres font face à l'est, l'une d'entre elles est maintenant un (très) grand walk-in. Le rêve. « Il pourrait être reconverti en chambre, bien sûr », confie Isabelle, qui aime bien pouvoir y ranger ses chaussures et ses toilettes !

Le couple quitte ce nid qu'ils aiment beaucoup pour peut-être démarrer un autre projet dans une autre maison. Une dont nous avions déjà parlé dans ces pages. C'est encore un secret, alors nous n'en ajouterons pas. À suivre.

La propriété en bref

Prix demandé : 1 475 000 $

Année de construction : 1929, déclaré bâtiment historique 2002

4 pièces comprenant 3 chambres, 3 salles de bains, 1 salle d'eau. Gaz naturel, climatiseur central, 2 stationnements intérieurs avec valet, conciergerie 24 h.

Superficie utile : 2233 pi2

Charges annuelles de copropriété : 24 192 $

Courtier : Carl-Rémillard Fontaine, Profusion Immobilier. 514 935-3337

Photo fournie par Profusion Immobilier

Les fenêtres ont été changées récemment par le couple. On voit ici Westmount, sous les arbres, et le centre-ville au-delà.

Photo fournie par Profusion Immobilier

Finalement, on n'a jamais assez de rangement! Isabelle a changé la vocation d'une des chambres pour en faire un walk-in.