Pas les moyens ou l’envie de se lancer dans de vastes opérations immobilières ? Des simulateurs sous forme de jeux vidéo ou d’applications permettent de se prendre, le temps d’une partie, pour un magnat de la propriété privée ou de la rénovation. Nous en avons testé quatre.

House Flipper, retaper et revendre

  • On démolit, on rénove…

    CAPTURE D’ÉCRAN DU JEU HOUSE FLIPPER

    On démolit, on rénove…

  • … puis on refait les lieux à notre goût, pour revendre avec plus-value.

    CAPTURE D’ÉCRAN DU JEU HOUSE FLIPPER

    … puis on refait les lieux à notre goût, pour revendre avec plus-value.

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D’abord sorti en 2018 sur la plateforme Steam (pour ordinateurs), ce jeu de gestion et de simulation a été adapté l’an passé aux consoles PS4, Xbox et Switch. Le principe : on se crée un capital en effectuant de petits travaux de rénovation puis, à mesure que l’on s’enrichit, on achète des taudis pour les remettre à neuf et réaliser de belles plus-values, avant d’acquérir des demeures de plus en plus luxueuses. Un jeu de type « Sims », au rythme très posé, qui pourrait intéresser les créatifs. Par contre, les joueurs habitués aux jeux d’action en rafale risquent de s’ennuyer.

On a aimé

L’éventail des possibilités est intéressant : on casse des murs, choisit les planchers, des matières, des meubles et des ambiances de fond en comble, à budget variable. L’aspect gestion est bien là sans être trop complexe, le jeu se prend facilement en main et on navigue sur le marché de la revente, en négociant et maximisant les investissements. En partant de petites « jobines » pour finir entrepreneur général, le jeu reflète bien une certaine réalité vécue par de nombreux bricoleurs. La traduction française adaptée au Québec est par ailleurs appréciable.

On a moins aimé

La phase introductive est un peu rébarbative, consistant à réaliser des tâches de nettoyage et d’installation. Mais petit bricoleur deviendra grand et se mutera peu à peu en habile homme d’affaires. Certains trouveront le jeu un tantinet mou, et petit bémol pour les graphismes, peu époustouflants pour un jeu récent.

39,99 $ (PS4, Xbox)
22,79 $ (Steam)

La série LandLord

CAPTURE D’ÉCRAN DU JEU LANDLORD GO !

LandLord Go ! permet d’acquérir (virtuellement, on s’entend) de véritables commerces dans le quartier alentour.

Nous avons déjà parlé dans nos colonnes de LandLord Go !, jeu pour mobiles lancé l’été dernier et se démarquant par la possibilité d’acquérir (virtuellement, on s’entend) de véritables commerces dans le quartier alentour, après avoir été géolocalisé par l’application. Ainsi, en quelques opérations, nous avons fait main basse sur le restaurant Santa Barbara, la Librairie Parenthèses et Nantel Musique, affichés sur une carte en 3D reproduisant les environs immédiats. Cela donne un étrange hybride entre Pokémon Go ! et le Monopoly. Le développeur avait annoncé une option pour voir les bâtiments à vendre à travers l’écran de son téléphone, mais même après d’intenses recherches, nous l’avons jamais trouvée… Des déclinaisons du jeu existent, basées sur le même principe, comme Landlord Tycoon, que l’on a trouvée un peu moins intuitive, ou Donut Trumpet Tycoon, un peu datée et souffrant de l’absence de carte géographique.

On a aimé

Le fait de pouvoir acquérir de véritables commerces dans sa propre ville est une très bonne idée, permettant de sortir des systèmes de grandes villes anonymes et de passer à autre chose qu’à la gestion de propriétés imaginaires. On peut enfin se prendre pour un vrai magnat montréalais et devenir propriétaire des magasins locaux que l’on aime ! L’interface est moderne et sympathique, avec ses plans 3D. La traduction en français est aussi un plus.

On a moins aimé

L’application s’adresse davantage aux joueurs « butineurs » qui aiment revenir quotidiennement dans la partie, brièvement, pour récolter des récompenses et réinvestir.

Gratuite (mobile), avec achats intégrés

Monopoly, du neuf avec du vieux

CAPTURE D’ÉCRAN DU JEU MONOPOLY

Avec son plateau en 3D et ses animations, le grand classique a subi une cure de jouvence.

Comment passer à côté du jeu de référence en matière de gestion de patrimoine immobilier ? Même si les dés et le hasard occupent une grande place dans cette aventure de gestionnaire, Monopoly reste dans toutes les mémoires comme un divertissement familial phare. Preuve de sa longévité, le jeu de plateau a encore récemment connu des adaptations pour mobile, ainsi qu’une version pour PC et consoles (Monopoly Plus) développée par Ubisoft. Ici, on a misé sur l’animation du plateau, des pions et le multijoueur en ligne, même si le principe de base reste le même, soit acheter des propriétés en espérant que les adversaires tombent dessus et crachent le pognon.

On a aimé

Cette mise à jour animée du plateau, tout en gardant l’esprit original du jeu, est quand même agréable à jouer. Voir les pions classiques se mouvoir et gambader d’une case à l’autre s’avère plutôt amusant ! Pour la version mobile, les règles sont malléables, et la possibilité de jouer avec des inconnus ou des amis en ligne est séduisante. Pour la version console, les efforts de graphisme et d’animation ont été encore plus poussés.

On a moins aimé

Qu’elles soient pour mobile, ordinateur ou console, toutes les versions du jeu sont payantes (entre 6,99 $ et 19,99 $) et ne proposent pas de démo d’essai. Pour le mobile, il faut même payer 8,49 $ de plus si l’on veut jouer sur un autre plateau que le classique. Nous avons aussi noté un déluge de plaintes au sujet du multijoueur en ligne de la version console, qui semble très instable. Enfin, les jeunes n’ayant jamais connu la version plateau pourraient ne pas y trouver d’intérêt.

6,99 $ (mobile)
19,99 $ (PS4)

Empire Immo, les moyens du bord

CAPTURE D’ÉCRAN DU JEU EMPIRE IMMO

Malgré un choix de thèmes pour l’interface, il n’en reste pas moins que l’on n’a jamais la possibilité de voir les propriétés achetées.

Empire Immo est un jeu en ligne gratuit et en français, monté un peu avec les moyens du bord, et axé exclusivement sur la gestion de capital. Ici, il n’est pas du tout question de design, on se crée un parc immobilier pour engranger un maximum d’argent, on investit sur les marchés boursiers, monte des entreprises ou se présente aux élections municipales. Tout se passe au moyen de menus déroulants, dans une interface aussi austère que le plancher de la Bourse à Toronto un matin pluvieux.

On a aimé

La gratuité du jeu et l’effort d’un développeur indépendant pour monter une communauté.

On a moins aimé

Tout se passe par l’entremise de menus, de fiches et de statistiques, et il n’y a jamais d’aperçu visuel des propriétés achetées et gérées. Bref, c’est l’ascétisme graphique, et mis à part quelques illustrations génériques pour égayer le tout, on ne fait que jongler avec des chiffres. Par ailleurs, le joueur commence avec une véritable fortune en capital, et on se demande où est le défi financier. De nombreux bogues ont aussi parsemé notre route. On ne peut pas demander la lune à un jeu artisanal gratuit, et certains semblent s’être piqués au jeu du boursicotage, mais on conseille vivement d’investir votre temps ailleurs.

Gratuit (ordinateur et mobile) avec achats intégrés