L'agriculture urbaine n'est pas un phénomène purement montréalais. La preuve, les premiers panneaux solaires et les premiers potagers urbains viennent d'être installés sur les toits des Jardins solaires à Candiac. Un projet de 148 unités qui sera terminé d'ici trois ans.

Jean-Pierre Frégeau est l'un des rares propriétaires à avoir pris possession de sa maison. Un espace de 1500 pi2 sur quatre niveaux, avec deux chambres à coucher, trois salles de bains, une cuisine, un salon, un bureau, une salle à manger, une salle de lavage, une terrasse et un sous-sol.

Résidant auparavant à Saint-Jean-sur-Richelieu avec sa conjointe et son fils, il désirait une nouvelle propriété sur la Rive-Sud. Quand il a entendu parler des Jardins solaires, il a été séduit. « Ma conjointe et moi, on a toujours été très sensibles aux questions environnementales, dit-il. Le projet rejoignait nos valeurs. » Sa famille et lui ont emménagé en décembre 2017, mais les panneaux solaires viennent tout juste de faire leur apparition sur le toit de sa mezzanine.

La moitié des 148 maisons comptera six panneaux solaires sur sa mezzanine, et l'autre moitié profitera d'un potager urbain doté d'un seul panneau solaire.

« À l'origine, on voulait créer des maisons de ville qui sortaient du lot en offrant une partie plus privative aux clients, grâce à la mezzanine. »

- Jean Pessoa, président du mégacomplexe Pür Urbain Candiac, dans lequel se trouvent les Jardins solaires

« Et pour que ça dépasse les standards habituels, on a choisi d'installer des panneaux solaires produisant environ 300 kilowattheures, soit entre 15 et 20 % de la consommation annuelle du client », ajoute-t-il. C'est pour éviter de laisser des toits vides sur les unités sans mezzanine qu'ils ont décidé de planter des fruits et des légumes.

Des économies notables

Intégrés depuis peu par l'entreprise Bordeaux Solaire, les panneaux solaires permettront des économies aux propriétaires. « On nous a dit qu'on économiserait entre 80 et 90 $ par année », souligne M. Frégeau, propriétaire d'une unité dotée de six panneaux.

En contrepartie, ceux qui possèdent un potager et un seul panneau pourront économiser l'équivalent de l'électricité consommée par les lumières de leur demeure, prévoit le promoteur. « Les panneaux sont également équipés d'un système qui renvoie les surplus d'électricité chez Hydro-Québec », précise Jean Pessoa.

De semaine en semaine, les potagers seront la responsabilité de La Shop Agricole. Chaque année, quatre récoltes seront effectuées. « Les fruits et légumes seront offerts en priorité aux copropriétaires au prix du marché, précise M. Pessoa. S'il en reste, on aimerait les vendre dans un kiosque avec d'autres produits locaux près de l'arrêt d'autobus, pour que les gens débarquent et achètent leurs produits avant de rentrer chez eux. »

Jusqu'à présent, 30 des 148 unités ont été vendues à des prix oscillant entre 400 000 et 475 000 $, selon qu'elles disposent ou non d'une mezzanine.

Avec sa touche écolo et relativement communautaire, le projet attire des gens sensibilisés aux questions environnementales, mais surtout des acheteurs qui ont les moyens de leurs convictions.

« En raison des coûts, on rencontre surtout des deuxièmes ou des troisièmes acheteurs, affirme le président de Pür Urbain Candiac. La moitié est composée de couples dans la trentaine avancée et l'autre, de personnes âgées de plus de 55 ans, qui ne veulent plus entretenir une maison de 700 000 $ à 1 million, sans pour autant vivre en condo. »

La première phase de construction doit se terminer en 2021 au plus tard. Par la suite, une deuxième étape pourrait permettre l'ajout de 75 autres unités des Jardins solaires.