Les touristes connaissent généralement Granby grâce à son zoo et à sa proximité de Bromont. Ce qui est moins connu, c'est le côté industriel de la ville, qui remonte à 1882. Cette vocation est loin de s'essouffler puisque les entreprises établies dans le secteur y ont investi pas moins de 121 millions de dollars l'an passé.

En tout, près de 300 entreprises, majoritairement des PME qui emploient 9000 personnes, se sont installées à Granby. La proximité des autoroutes qui mènent autant à la métropole qu'à la frontière américaine est l'un des principaux atouts qui les attirent.

«Nous allons agrandir notre parc industriel. En ce moment, ce sont 6 millions de pieds carrés de terrain qui sont disponibles avec un crédit de taxes foncières», souligne Patrick St-Laurent, directeur général de Granby industriel.

Cet avantage semble aussi séduire les citoyens qui choisissent cette ville. Selon Patrick St-Laurent, on peut autant y travailler et y vivre que s'y divertir, toujours à 15 minutes ou moins en voiture.

«Près du quart des gens qui travaillent pour une entreprise manufacturière de l'endroit sont des résidants de la ville. Granby n'est pas une ville-dortoir.»

Même son de cloche du côté de Michel Mailhot, courtier immobilier dans la région de Granby depuis 30 ans. «Les gens s'y établissent en raison de la qualité de vie. Ici, on trouve de tout, que ce soit des pistes cyclables, de ski, des salles de spectacles et un nombre élevé de restaurants. Sur le plan des services, nous ne sommes pas en reste puisqu'on dénombre sur notre territoire 20 écoles, dont 1 cégep, et 1 hôpital. Tout cela en n'ayant pas de bouchons de circulation.»

Boom de maisons neuves

L'effervescence économique a un impact autant sur l'emploi que sur l'immobilier. Les maisons neuves poussent comme des champignons et on en dénombrerait en moyenne 200 nouvelles par année. Tout va bien sur le marché immobilier. Chantal Leduc, directrice du service de l'évaluation à la Ville de Granby, apporte tout de même un bémol. «Il y a eu une reprise du marché en 2016, mais un léger fléchissement du nombre de transactions en 2017. Une quarantaine de ventes de moins, ce qui n'est pas énorme sur un marché de 1600 transactions par année. Toutefois, si le marché du neuf va bien, la vente est plus difficile pour les maisons de plus de 10 ans qui doivent subir des rénovations.»

Le retour des retraités

En raison de son offre de services, Granby draine les citoyens des municipalités environnantes, mais elle attire aussi des gens d'ailleurs. «Nous avons la plateforme Granby-Profitez sur laquelle se trouvent les offres d'emploi, et on constate que 52 % des curriculum vitae que nous recevons ne viennent pas de la région, mais de l'extérieur et même des États-Unis et de l'Europe», indique Patrick St-Laurent, directeur général de Granby industriel.

Chantal Leduc constate aussi un retour des retraités de partout dans la province. Ils recherchent un lieu paisible et bien situé géographiquement.

«Certains sont originaires de la région. D'autres nous ont découverts en raison des attraits touristiques et nous ont adoptés.»

Autre avantage pour Granby, le prix des maisons y est en moyenne de 237 000 $, soit 20 % de moins que ce que l'on trouve dans d'autres municipalités de la Rive-Sud. En outre, «les trois quarts des gens qui travaillent à Bromont habitent à Granby, car les résidences sont moins dispendieuses ici», constate Michel Mailhot.

Bien que le prix des résidences soit stable depuis 2016 (moins de 1 % d'augmentation), Sophie Lussier, courtière immobilière chez Proprio Direct, sent une tendance à la hausse. «Il y a encore un bon inventaire de maisons, mais elles restent moins longtemps sur le marché. Selon moi, le meilleur moment pour acheter, c'est maintenant.»

Granby en chiffres

> 66 000: nombre d'habitants en 2016

> 59 339 $: moyenne de revenu des ménages en 2011

> 55 %: proportion de propriétaires en 2011

> 44 ans: moyenne d'âge de la population en 2016

> Langues parlées en 2011

Français: 96 %

Anglais: 2 %

> Types de logement en 2011

Maisons individuelles: 44 %

Immeubles de moins de cinq étages: 47 %

> 47 %: couples sans enfant à la maison en 2011

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Sources: Statistique Canada et Centris