En ville, le point de départ de tout projet de piscine commence par une bonne attitude à l'égard des voisins... D'abord et avant tout: bien intégrer le projet dans l'environnement. Malgré sa préférence marquée pour le contemporain, sur les trois côtés bordant son terrain arrière, Isabelle Bilodeau a fait installer une clôture du même modèle que celle de son voisin, noire, avec des petites flèches sur la pointe. Et pour plus d'intimité, entre les barreaux, on a posé une membrane de PVC noire.

Mais le respect du classicisme s'arrête ici. Pour bien travailler, Isabelle Bilodeau a réuni une petite équipe composée de l'entrepreneur Mario Di Molfetta pour Le Groupe Exclusif et de l'architecte paysagiste Michel Gauthier. Mme Bilodeau souhaitait une piscine en béton, plus chère évidement qu'une piscine en toile, pour une raison bien précise: les fabricants ne font pas de piscine en toile aux coins carrés. Or, pour un vrai bassin rectangulaire, très contemporain, on n'a pas beaucoup le choix.

 

À moins, nous apprend Mario Di Molfetta, de demander à son fabricant une piscine en toile avec le moins de rayon possible et de lui expliquer qu'on fera faire le tour de la piscine nous-mêmes, après. Ici, à Notre-Dame-de-Grâce, le tour de la piscine est en pierre de Saint-Marc, très esthétique pour ceux qui veulent une finition au carré.

Mme Bilodeau aime la couleur et la patine du béton. «Avec le système au sel, au soleil, c'est comme la couleur de la mer.» Mario Di Molfetta, quant à lui, estime que le béton, plus artisanal que la toile, se prête davantage aux goûts des clients. «On peut faire des marches toute longueur, mettre un banc, changer les niveaux...» Plus artisanal mais plus onéreux aussi: une piscine en béton coûte 30% de plus qu'une piscine en toile.

Un important travail d'excavation a été fait chez Isabelle Bilodeau. Le terrain était en pente: il y avait une dénivellation de deux pieds. «On a fait des murs de soutènement pour mettre le tout à niveau», raconte Di Molfetta.

Une partie des murs en béton est visible, ce qui assure déjà un cachet moderne. Les mégapavés sont des pavés commerciaux en béton trouvés chez Bolduc. Sur le marché, nous dit-on, il n'existe presque pas de pavés résidentiels contemporains. Ceux choisis ici sont très épais (4 pouces) et se vendent 7$ le pied carré. «On a passé une plaque vibrante après pour bien compacter le tout. C'est plus solide, les joints sont mieux fermés», signale l'entrepreneur.

Partenariat

Michel Gauthier a dessiné tout le plan d'aménagement. «On voulait une piscine et une terrasse de bonne dimension. Il fallait trouver cet équilibre en pensant également à la sécurité des enfants», raconte-t-il. La terrasse en cèdre rouge, dont l'accès est fermé par deux grilles de chaque côté de la maison, a une allure très moderne, avec ses planches à l'horizontale. Le clou demeure le garde-corps en verre trempé de 3/4 de pouce d'épaisseur qui est encastré dans le bois de part et d'autre. «On ne pensait pas pouvoir le faire aussi long, mais Mario (Di Molfetta) sait comment travailler avec différents matériaux. Visuellement, cette vitre apporte beaucoup. De la cuisine, on voit toute la cour.»

M. Gauthier a agrémenté les platebandes et les bacs de végétaux résistants, nécessitant peu d'entretien car les gens, croient-ils, veulent de moins en moins de jardin de fleurs, «ils préfèrent des choses structurées». C'est pourquoi la graminée est très en vogue car elle résiste à tous les climats. Il suffit de la planter dans les bacs pour avoir des écrans de plus de 3 pieds (1,80 m) de hauteur! «Par terre, j'ai mis des hostas à floraison blanche, des hémérocalles blanches et, au fond, le long de la clôture, il y a des graminées qui retombent sur le bord de la piscine pour l'alléger un peu.»

gauthier.ame@videotron.ca