Une foule de mythes persistent au sujet des plantes grimpantes, notamment qu'elles peuvent détériorer les murs, ou encore, que leur présence entraîne un taux d'humidité susceptible d'affecter les parois de la maison.

Pourtant, non seulement les appréhensions envers nos alpinistes végétaux sont non fondées, mais plusieurs de leurs effets sont positifs. «La plupart des plantes grimpantes prolongent la durée de vie de la brique, du bois, des peintures, teintures et autres matériaux en les protégeant des intempéries (changement de température, vent, pluie, rayons UV, etc.)», peut-on lire dans un document bien étoffé, publié cet été par Anne-Marie Bernier, du Centre d'écologie urbaine de Montréal (CEUM).

La brochure de 80 pages intitulée Les plantes grimpantes, une solution rafraîchissante, nous apprend entre autres qu'un mur vert contribue à baisser la température à la surface du bâtiment, ce qui réduit le réchauffement à l'intérieur, rendant ainsi la maison plus confortable par grande chaleur et diminuant la consommation énergétique pour la climatisation et la réfrigération. Un projet pilote mené il y a quelques années à Québec a permis d'en faire la démonstration. Sur un mur de brique de 60 mètres carrés orienté vers le sud et recouvert de vigne vierge, d'hydrangée et de bignone, on a constaté une différence moyenne de 12,7 degrés entre la température à l'avant et à l'arrière des plantes. Les végétaux grimpaient sur un treillis métallique et la vigne vierge (parthenocissus quinquefolia) donnait une meilleure protection thermique.

J'ai d'ailleurs tenté une expérience semblable chez moi en installant un thermomètre à la surface des feuilles d'une vigne vierge exposée au soleil, puis sous les feuilles près du mur de brique. La différence était de 5°C. Quant à la surface sans vigne, la température de la brique était de 9°C plus élevée.

Par ailleurs, en matière d'humidité, des travaux de recherche récents démontrent que le feuillage forme un écran entre le bâtiment et la pluie. Cela réduit l'humidité de la paroi d'autant. En milieu fortement urbanisé, le mur végétalisé permet aussi de ralentir le ruissellement des pluies diluviennes qui provoquent des refoulements d'égout comme c'est souvent le cas à Montréal.

Les autres effets bénéfiques sont multiples. Dans une grande ville, les murs verdoyants réduisent la température des îlots de chaleur, filtrent les particules de poussière et matières polluantes, captent le gaz carbonique, fabriquent de l'oxygène, en plus de créer des habitats favorables aux oiseaux et insectes pollinisateurs. Évidemment, leur grande beauté rend la ville plus attrayante et moins stressante. Réhabilitons la plante murale.