Pour la création d'un mur végétal extérieur, il faut d'abord protéger le mur de la résidence de manière à ce qu'il ne soit pas attaqué par l'humidité. Il faut s'assurer d'utiliser une bonne technique, surtout s'il s'agit d'une structure de bois ou d'une maçonnerie.

«Il faut éviter que le mur se mette à pourrir, explique Cung Nguyen, propriétaire de la boutique Fleurs du Jour et de la concession Flowerbox. L'autre problème est causé par l'hiver. Il faut protéger les plantes contre le gel.»

Le choix des plantes est plus restreint à l'extérieur. Il y a bien sûr quelques vivaces, notamment des fines herbes, en plus des annuelles qu'il faut replanter chaque année dans la structure supportant la mousse de sphaigne.

Cette structure extérieure peut être en acier inoxydable ou encore un système de grillage qui permet de retenir la mousse. «C'est le matériau idéal, ajoute M. Nguyen, car la mousse peut absorber 20 fois son poids en eau. Elle est imputrescible et ne se dégradera pas avec les années. L'aménagement durera le temps que les gens voudront s'en occuper. Dans certains cas, on pourra utiliser un système automatisé pour l'arrosage en très petites quantités, sinon l'arrosage manuel est suffisant.»

Les contraintes de protection et les coûts de réalisation d'un mur végétal extérieur sont des facteurs qui limitent la popularité de tels aménagements. Selon M. Nguyen, il faut compter environ 60 $ le pied carré pour la création d'un mur, plantes comprises. Ainsi, un petit aménagement de six pieds sur six fera grimper la facture à près de 4000 $ selon les matériaux choisis.

À son avis, les murs intérieurs de végétaux, comme celui qui a été réalisé dans le restaurant Chez Victor du boulevard Laurier, sont plus intéressants parce qu'ils permettent d'utiliser des jeux de textures et de couleurs avec toutes les plantes tropicales sur le marché.

Muret abordable

L'utilisation de matériaux inoxydables, comme les boîtes en acier, fait grimper les coûts. Mais pour quelques centaines de dollars, il est possible de construire un muret de séparation entre deux pièces avec du grillage, de la mousse de sphaigne et des plantes en abondance.

Dans le forum mesreno.com (https://www.mesrenos.com/de fault.aspx?g=posts&m=19), on peut lire que les murs végétalisés gagnent en popularité, mais qu'ils sont encore très peu présents au Québec. Parmi les éléments intéressants, on note que ce type de mur extérieur permet une meilleure régulation thermique du bâtiment. De plus, «il protège le bâtiment contre l'effet corrosif des pollutions urbaines (pluie acide, pollution atmosphérique) et contre l'humidité (acide, en ville), en offrant une surface imperméable à la pluie. En effet, la disposition «en tuiles» des feuilles de certaines grimpantes, tel le lierre, permet de protéger presque totalement le mur de la pluie».

Sur le site Ruelle Verte (https://ruelleverte.wordpress.com/2009/08/10/les-murs-vegetaux-partie-ii/), on décrit les travaux d'Éric Bond qui a fondé Envirozone (www.envi rozone.ca), dans la région de Montréal, «afin de mettre en marché le fruit de son travail : un système de végétalisation fonctionnel et durable qui protège les constructions. Inspiré des toits verts, ce système peut être utilisé tant à l'intérieur qu'à l'extérieur».

On explique un peu sa technique avec des modules en acier dont les dimensions et la forme «peuvent être modifiées afin d'épouser l'architecture du bâtiment. L'épaisseur du module est ajustable en fonction des plantes cultivées. À l'intérieur des boîtes, des attaches retiennent les parois afin que le tout reste parfaitement droit, malgré le poids des années».

ytherrien@lesoleil.com