Il existe autour de 125 espèces de verge d'or dont une vingtaine sont indigènes au Québec. Plantes mellifères, elles sont toutes adaptées à des milieux très spécifiques. Solidago nemoralis, par exemple, celle qui a envahi mon toit vert, est la seule espèce québécoise capable de vivre dans un milieu sec, sablonneux, très pauvre et ouvert. Sa taille ne dépasse guère les 60 cm. Curieusement en dépit de ses caractéristiques, elle porte le nom officiel de verge d'or des bois.

Introduites en Europe il y plus de 200 ans, trois espèces de solidages nord-américaines devaient connaître rapidement une grande popularité dans les jardins anglais. D'ailleurs les espèces qui faisaient à l'époque la joie des amateurs d'horticulture se sont avérées rapidement envahissantes dans plusieurs régions d'Europe où elles sont souvent considérées comme une plaie, explique Jacques Brisson. Curieusement, il faudra attendre les années 80 pour que la plante commence à connaître un certain engouement sur son continent d'origine, notamment en raison de plusieurs hybrides européens plus délicats et peu envahissants.

On en trouve aujourd'hui plusieurs dizaines sur le marché tous dans des variantes de jaune plus ou moins intense, parfois même verdâtres, souvent fort jolis. Ils ne semblent pas avoir le même pouvoir d'invasion que leurs sauvages parents, du moins si je me fie à mon expérience. Je cultive en effet des solidages depuis quelques années: «Golden Mosa» et la magnifique «Fireworks» d'un jaune exceptionnel. Elles sont rustiques en zone 4, ne dépassent guère 1 m et fleurissent dès le début d'août, un petit moment avant nos verges d'or indigènes.