Laurence Gauvin obtient déjà d'excellents résultats avec ses orchidées. Elle demande s'il lui serait possible d'obtenir des gousses de vanille à la maison.

La chose est possible, en effet, et même gratifiante. Mais le résultat final risque de vous décevoir.

Rappelons que le vanillier est une orchidée grimpante qui peut atteindre de 10 à 15 m. Les jeunes spécimens vendus au Québec, notamment par le Paradis des orchidées, à Laval, sont offerts sur treillis. Il faudra quelques années pour obtenir une floraison et le taux de succès, il faut bien le dire, est faible, du moins jusqu'à maintenant. La plante peut produire cinq à six inflorescences par liane, chacune étant composée de 15 à 25 fleurs. La floraison peut donc s'étaler sur trois à quatre semaines.

Le hic, c'est que chaque fleur commence à s'épanouir le matin, vers les 6h, pour se refermer à jamais autour de midi. Or, exception faite de leur pays d'origine, le Mexique, où la fleur est fécondée par insecte, partout dans le monde, la vanille doit être fécondée à la main, habituellement par une femme qui porte d'ailleurs le joli nom de «marieuse». Vous disposerez d'environ deux heures pour féconder la plante avec un coton-tige, une opération délicate, le temps que la fleur soit complètement épanouie. Ensuite, vous devrez attendre six semaines pour que la gousse atteigne sa taille maximale et neuf autres mois pour sa complète maturité. Vous pourrez alors la laisser sécher sur le plant.

L'autre problème, c'est que dans les pays producteurs, entre la cueillette du fruit et son apparition à l'étal de l'épicerie, il se déroule habituellement un an. Les gousses de vanille subissent en effet plusieurs traitements spéciaux, notamment une brève période de chauffage, puis un étuvage d'une durée de 12 à 14 heures et enfin, un affinage en caisse de bois ou de métal qui s'étend sur... huit mois.

J'espère que vous n'êtes pas trop découragée! Petite consolation: les fleurs jaunes verdâtres sont fort jolies et émettent un doux parfum.