Vous avez sans doute remarqué que la première fois qu'il fait - 5 ºC en octobre, vous avez très froid. Il faut un manteau d'hiver, une tuque et des gants pour y faire face. Pourtant, si en février il fait «seulement» - 5 ºC, vous déboutonnez votre manteau. Entre le mois d'octobre et de février, vous vous êtes acclimaté à l'hiver. Mais l'acclimatation disparaîtra à mesure que le printemps s'installera. Ainsi, s'il fait - 5 ºC en juin, vous ressortirez le parka et compagnie.

Eh bien, les plantes rustiques vivent un processus similaire d'acclimatation et de désacclimatation. Les jours courts et la baisse graduelle des températures à l'automne poussent les plantes dans une dormance de plus en plus profonde. Puis, au printemps, la plante s'acclimate de nouveau aux températures plus chaudes et perd graduellement sa résistance au froid. Ainsi, un sapin baumier (Abies balsamea) qui ne bronchera pas à une température de - 40 ºC en janvier sera sérieusement endommagé s'il fait - 10 ºC en juillet.

 

La méthode utilisée par les plantes pour tolérer le froid varie d'une espèce à l'autre : certaines développent un genre d'antigel, d'autres réduisent la quantité d'eau dans leurs tissus (l'eau prend de l'expansion en gelant et fait éclater les cellules), certaines perdent leurs feuilles l'hiver et d'autres se retirent entièrement sous le sol. La plupart combinent différentes méthodes.

L'effet des protections hivernales

Idéalement, le froid s'installe graduellement à partir de septembre et les températures baissent alors peu à peu de semaine en semaine. Un «été des Indiens» fait peut-être la joie des promeneurs, mais peut nuire aux plantes, qui peuvent perdre leur résistance au froid s'il se prolonge. Cet automne a été jusqu'à maintenant un automne parfait pour les plantes : de plus en plus froid de semaine en semaine. Si la tendance se maintient, selon l'expression consacrée, nos plantes rustiques passeront l'hiver 2009-2010 dans un excellent état!

Saviez-vous que la plupart des protections hivernales ne protègent pas contre le froid? Vous avez beau emballer vos arbustes, arbres et conifères de jute, de géotextile et de cages, la température à l'intérieur de ces protections est tout à fait identique à celle de l'extérieur.

D'ailleurs, il est essentiel que ces protections soient de couleur claire. Les protections foncées absorbent la chaleur le jour et peuvent faire perdre à vos plantes leur résistance au froid. Quand vient une nuit froide, la plante crève.

Le rôle des jutes, cages et géotextiles n'est pas de réchauffer, donc, mais de minimiser l'effet desséchant du vent. Ils sont donc surtout utiles pour les plantes fraîchement plantées ou exposées à un couloir de vent.

Se garder au chaud

Il existe toutefois deux protections hivernales qui protègent contre le froid : la neige et le paillis. Pour comprendre pourquoi, il faut savoir que les racines de la plupart des plantes sont moins rustiques que leurs branches et leurs feuilles. Donc, plus le sol est protégé contre les soubresauts de l'hiver, meilleur sera l'état des plantes quand la neige fondra au printemps.

La neige aide en empêchant l'air froid de pénétrer trop loin dans le sol. Plus il y a de neige l'hiver, et surtout quand elle tombe tôt et perdure, meilleur sera l'état de nos plantes au printemps.

Le paillis - une couche de matière organique qui recouvre le - agit de la même façon que la neige : il crée une couche isolante entre l'air parfois super froid et le sol. Son avantage sur la neige c'est qu'il est fiable : il ne fond pas subitement au mois de janvier comme la neige peut le faire. D'ailleurs, la neige par-dessus un paillis hivernal le rend encore plus efficace : c'est une combinaison gagnante.

Protection hivernale ou pas, c'est à vous de choisir, mais rappelez-vous que, cet automne du moins, Dame Nature semble être du côté du jardinier.