Jamais je n'aurais cru qu'une cochenille pouvait s'attaquer à un arbre de façon aussi invasive. Les branches de ce magnolia (Magnola soulangiana) étaient presque entièrement recouvertes de grosses pustules brunâtres, chacune n'étant autre chose qu'une cochenille du magnolia habillée de sa pellicule protectrice, épaisse et cireuse. On en comptait des centaines.

Agronome-conseil, spécialistes des maladies et des insectes qui s'attaquent aux arbres, Claude Gélinas (www.phyto.qc.ca), explique que cette cochenille est en croissance marquée au Québec depuis les deux dernières années. Les populations sont souvent très denses et si l'invasion se poursuit pendant quelques années, l'arbre peut en mourir, fait-il valoir. Théoriquement, tous les magnolias sont susceptibles d'être attaqués. Considéré comme une des plus grosses cochenilles en Amérique du Nord (elle atteint 1, 2cm de diamètre), l'insecte suce la sève de l'écorce et produit une quantité importante de miellat, une substance collante qui tombe sur les feuilles et provoque par la suite leur noircissement. Cette ponction de sève peut d'ailleurs affecter le feuillage.

Que faire pour combattre la vilaine bestiole. On peut évidemment brosser délicatement les branches pour l'éliminer, mais il s'agit d'un travail fastidieux, on le devine. Par contre, vers la mi-août, au stade de nymphe mobile, l'insecte devient vulnérable car il n'est pas protégé par une carapace, comme c'est le cas chez l'adulte. C'est le temps de pulvériser un insecticide de contact à base de pyréthrine ou autre. Mais attention, la bête se cache sous les branches. Il faut donc agir en conséquence.

La meilleure période d'intervention demeure le printemps, en vaporisant de l'huile de «dormance» sur l'arbre, en avril quand les conditions météorologiques se prêtent à l'exercice. L'huile asphyxiera les cochenilles qui ont passé l'hiver sur le tronc. Heureusement, la bête ne produit qu'une génération par année.