Le Québec occupe actuellement le troisième rang mondial dans la production de canneberges (après le Wisconsin et le Massachusetts) et la culture est toujours en expansion avec une récolte de 36 millions de kilos l'an dernier. Pourtant, malgré la beauté de son feuillage lustré, ses petites feuilles qui tournent au pourpre en fin d'automne et ses fruits qui persistent tout l'hiver, cette plante reste encore peu utilisée au jardin.

Le Québec occupe actuellement le troisième rang mondial dans la production de canneberges (après le Wisconsin et le Massachusetts) et la culture est toujours en expansion avec une récolte de 36 millions de kilos l'an dernier. Pourtant, malgré la beauté de son feuillage lustré, ses petites feuilles qui tournent au pourpre en fin d'automne et ses fruits qui persistent tout l'hiver, cette plante reste encore peu utilisée au jardin.

 Contrairement à la croyance populaire, Vaccinium macrocarpon, de son nom scientifique, n'a pas de besoins particuliers en eau ni d'un sol détrempé pour pousser au potager. À vrai dire, la canneberge est moins exigeante en eau qu'une pelouse, même si elle nécessite un arrosage par grande canicule.

 C'est son habitat naturel de même que la méthode de cueillette et de protection hivernale dans les grandes cultures qui ont laissé croire que ce proche cousin du bleuet aimait pousser dans un milieu détrempé. Dans la nature, la plante croît souvent dans les tourbières, milieux humides par excellence. En production, les plantations de canneberges sont aménagées dans d'immenses bassins qui sont partiellement inondés lors de la coupe mécanique et ensuite entièrement recouverts d'eau pour faciliter la cueillette car les fruits flottent. En décembre, les bassins sont à nouveau inondés pour permettre la formation de glace, qui agit alors comme protection contre le froid, ce qui protège les bourgeons floraux tout en éliminant les risques de déshydratation de la plante et les écarts de température. Quant la glace est formée, on draine le sol pour éliminer l'eau résiduelle qui, elle, pourrait asphyxier les racines.

 Une plante facile

 Dans le jardin domestique, la plante pousse facilement dans un terreau composé en parts égales de mousse de tourbe et de sable. Elle exige une position ensoleillée pour donner une belle récolte de fruits. Au printemps, il est conseillé d'ajouter un peu de sable à la base du plant pour permettre aux tiges rampantes de bien s'enraciner. Certains conseillent de protéger les plants en hiver avec un léger paillis de mousse de tourbe.

 Chez moi, sur la Rive-Sud, je cultive des canneberges depuis six ans et je ne les ai jamais protégées durant la froide saison, même si la neige n'est jamais abondante là où elles sont installées. Néanmoins, les stolons prennent de l'ampleur annuellement (je dois limiter leur expansion) et la récolte est abondante chaque automne. Mais, comme je les cultive uniquement à des fins décoratives, je laisse les gros fruits pourpres sur le plant. La canneberge produit de jolies mais discrètes fleurs rosâtres au printemps. Les plants peuvent vivre théoriquement une soixantaine d'années. En culture commerciale, on en compte plus de 150 cultivars, mais les hybrides vendus pour le potager ne sont habituellement pas identifiés.

 Considéré comme le fruit contenant le plus haut pourcentage d'antioxydants et autres composés anticancéreux, la canneberge se voit encore découvrir des effets positifs pour la santé en plus de ses mérites contre les maladies cardiovasculaires. Par exemple, le jus de canneberge peut aider à prévenir la carie dentaire, agir contre les ulcères d'estomac et divers cancers comme celui le la prostate et du sein. Au cours d'un colloque nord-américain sur la canneberge tenu à Québec le mois dernier, un expert a aussi indiqué que la consommation du fruit pourrait avoir des effets contre le diabète.

 Évidemment, on ne cultive pas des canneberges au jardin pour en faire du jus, mais on peut en récolter suffisamment pour les cuisiner.