Les récentes questions de lecteurs au sujet des orties et de l'herbe à la puce me sont revenues à l'esprit, il y a une semaine ou deux, quand j'ai constaté que l'herbe damnée était en pleine progression dans le bois voisin et qu'elle s'avançait à grand pas vers mon potager.

Les récentes questions de lecteurs au sujet des orties et de l'herbe à la puce me sont revenues à l'esprit, il y a une semaine ou deux, quand j'ai constaté que l'herbe damnée était en pleine progression dans le bois voisin et qu'elle s'avançait à grand pas vers mon potager.

 Situation d'autant plus délicate que mes petits-enfants fréquentent souvent l'endroit. Problème presque insoluble dans mon cas, car la source du mal pousse justement sur un terrain municipal très grand. Occasion en or donc pour répondre à Nicole Legault, qui voudrait éliminer la plante du fossé près de sa maison pour y planter une autre plante rampante.

 Tout un défi !

 Rappelons d'abord que l'herbe à la puce, Toxicodendron radicans, de son nom scientifique, est une plante indigène qui appartient à une grande famille regroupant entre autre le manguier (certains sont allergiques à la peau de mangue), le ginkgo et l'anacardier (noix d'acajou). Elle peut être buissonnante, rampante et même grimpante.

 Toutes les parties de la plante, mais particulièrement les feuilles, renferment un composé allergène, l'urushiol, qui provoque des dermatites plus ou moins importantes chez environ 80 % de la population. La réaction de type allergique se manifeste de 24 à 48 heures après le contact. Les symptômes persistent environ une semaine à 10 jours. C'est à la seconde exposition à l'urushiol que la dermatite se manifeste. Une calamité !

 Ce produit est huileux et adhère aux vêtements, bottes, instruments de jardinage et poils des animaux domestiques. Il peut donc provoquer des problèmes indirectement, plusieurs mois d'ailleurs après leur contamination. Certaines personnes très sensibles peuvent même souffrir d'allergie simplement en se promenant là où la plante croît, la substance maléfique étant alors libérée dans l'air quand les tissus végétaux se brisent.

 Venons-en au fait maintenant.

 Si l'endroit est propice, on peut éliminer la plante au moyen d'un herbicide. Mais évidemment, si le produit entre en contact avec d'autres plantes, c'est le désastre. La méthode d'éradication la plus écologique exige de la patience, beaucoup de patience. On peut recouvrir l'endroit affecté d'un tissu de plastique noir ou autre couverture opaque durant un an, jusqu'à 1 m autour du plant. Ce n'est pas évident.

 À défaut, il faut arracher les plants et toutes les racines, progressivement, en éliminant toute tentative de récidive, un travail qui peut s'échelonner sur quelques mois ou dans le pire de cas, sur quelques années. J'ai déjà réussi à éradiquer un plant rampant en deux ou trois tentatives au cours d'un seul été. Dans tous les cas, les déchets végétaux doivent être éliminés en les jetant dans un sac à ordures bien identifié (pour éviter que l'éboueur ne touche à l'urushiol). Attention! Ne jamais brûler l'herbe à la puce : les vapeurs peuvent causer des problèmes pulmonaires importants.

 Et dire qu'après tous ces efforts, il suffira à un seul oiseau de laisser tomber ses fientes contenant des graines de la malherbe pour que le cycle recommence, la faune ailée étant un important vecteur de dissémination de l'herbe à la puce. Plutôt décourageant...