Les hibiscus figurent parmi les plantes d'intérieur les plus populaires. Ils fleurissent abondamment et sont plutôt faciles à entretenir.

Les hibiscus figurent parmi les plantes d'intérieur les plus populaires. Ils fleurissent abondamment et sont plutôt faciles à entretenir.

Évidemment, les acariens (araignées rouges) leur font souvent la vie dure, en hiver, en raison de l'atmosphère sèche et chaude de nos maisons. Ces plantes exigent parfois une taille printanière pour ralentir leurs ambitions. Mais si les conditions de culture sont adéquates, ils donnent des fleurs à profusion, même en décembre ou janvier, à la condition que le plant soit exposé à une lumière vive ou au soleil, devant une fenêtre au sud-est, par exemple.

Le seul hic avec les hibiscus, c'est que leurs fleurs ne durent habituellement qu'une journée. Bonheur éphémère! À vrai dire, cette situation a bien changé, au cours des récentes années, avec l'apparition des hybrides à grandes fleurs, des plantes souvent considérées comme des hibiscus de collection. Mais, depuis un peu plus d'un an, la maison de distribution Floriera offre trois nouveaux hybrides produisant des fleurs d'une quinzaine de centimètres de diamètre, parfois jusqu'à 20 cm, qui restent épanouies durant ...trois à quatre jours. Il font partie de la série Platine et portent les noms de «Comet Halo» (fleur rouge à la bordure orangée), «Moonlight» (fleur blanche au coeur rouge) et «Sunlight» (fleurs jaune au coeur blanc). Ils se vendent de 20 $ à 30 $ pièce.

Ces plantes sont le résultat d'un long travail d'hybridation de Henry Buffinga, un producteur de Sea Forth, près du lac Huron, en Ontario. Il raconte que c'est pour faire face à la concurence féroce qui sévit dans le monde horticole qu'il s'est lancé dans cette aventure. «Au début, nos plants produisaient des fleurs qui s'épanouissaient durant deux jours. Mais ces plants devaient être greffés, ce qui rendait l'entreprise non rentable.

Puis, nous avons constaté que d'autres hybrides beaucoup moins exigeants en matière de lumière produisaient des fleurs qui duraient plus longtemps et que les plants avaient un système racinaire robuste. Le succès s'annonçait.» Mais il a fallu croiser au moins 3000 hybrides entre eux pour obtenir des résultats intéressants. Aujourd'hui, certains cultivars, qui ne sont pas encore commercialisés, peuvent produire des fleurs demeurant épanouies durant une semaine, soutient M. Buffinga.

Moins prolifiques que leurs petits cousins, les hybrides à grandes fleurs sont par contre très colorés. «Imaginez, même si votre plant ne donne qu'une seule fleur durant la semaine, mais que celle-ci mesure 15 ou 20 cm de diamètre et persiste durant quatre, cinq ou six jours, c'est extraordinaire», fait-il valoir. Le diamètre des fleurs est en grande partie déterminée par la luminosité de la pièce où le plant est placé, insiste-t-il. L'horticulteur conseille en outre de maintenir la plante à une température d'environ 20 C, de laisser sécher le terreau entre les arrosages, de fertiliser avec un engrais à haute teneur en potassium (le troisième chiffre de la formule usuelle) et en microéléments (notamment cuivre et manganèse). Un fertilisant pour les rosiers devrait convenir. La plante atteint sa plus belle forme à une hauteur de 45 cm, mais au besoin, on peut la tailler si elle prend trop d'ampleur.

Un traitement à l'huile de neem

L'horticulteur François Paré n'est pas étonné par la longévité des fleurs des hibiscus mis en marché par Floriera. Ex-président et fondateur de la défunte Société québécoise des hibiscus, il collectionne les nouveaux hybrides depuis quelques années déjà. «Ces variétés à grandes fleurs possèdent des pétales beaucoup plus charnus que les hibiscus traditionnels, ce qui favorise leur longévité. Normalement, leurs fleurs persistent au moins deux jours et si les nuits sont fraîches, de trois à cinq jours.

Par exemple, le cultivar «Byran Metts» donne des fleurs blanches qui vont persister environ trois jours à la température normale d'une pièce. Mais si la plante est exposée à une température plus fraîche la nuit, disons 5 degrés de moins qu'en plein jour, les fleurs peuvent rester épanouies durant presque une semaine», explique-t-il. M. Paré indique en outre que si la croissance et la floraison de l'hibiscus à l'intérieur dépend de la luminosité, les choses sont différentes quand le plant se retrouve à l'extérieur l'été. «Il faut avoir à l'esprit que ces plantes proviennent de milieux tropicaux où la photopériode est différente de la nôtre.

Chez nous, en période estivale, le soleil brille très longtemps, trop pour les hibiscus. Aussi vaut-il mieux les placer dans un endroit ensoleillé durant la moitié de la journée seulement. Et règle générale, les variétés à feuilles luisantes sont les plus résistantes au soleil.» Côté taille, l'expert souligne que dans la plupart des cas, les serristes contrôlent leurs plantes avec des régulateurs de croissance afin d'obtenir un format «vendable». Dans une maison, il faut donc s'attendre à ce qu'un hibiscus atteigne une hauteur de 1,5 à 2 m. Si on le taille trop souvent et trop radicalement, le plant va dépérir progressivement.

Quant aux bibittes, François Paré a résolu une bonne partie de ses problèmes, en contrôlant la faune indésirable avec de l'huile de neem. Abondamment utilisée en horticulture pour contrer plusieurs insectes (même les moustiques), cette huile provient du fruit du margousier, un arbre répandu en Inde et dans plusieurs pays d'Afrique.

Produit naturel inoffensif pour l'homme et autres animaux à sang chaud (on l'utilise dans plusieurs produits de beauté, dans certains dentifrices, etc.), l'huile de neem est un puissant insecticide qui donne d'excellents résultats pour combattre les acariens comme les araignées rouges, même si ce ne sont pas des insectes au sens scientifique du terme, dit-il. Habituellement, une seule application suffit. Il conseille de diluer environ 7 ml d'huile par litre d'eau et d'ajouter un peu de savon insecticide pour favoriser l'émulsion de la solution. François Paré utilise aussi l'huile de neem au jardin, notamment pour traiter le blanc (oïdium) et la tache noire du rosier.

Le hic, c'est que l'huile dégage une odeur désagréable (certains disent que ça sent l'ail) qui peut persister une bonne journée après l'application. Ce qui, après un essai, m'avait dissuadé de l'utiliser à nouveau. Mais je prévois tenter l'expérience une autre fois. Il importe de souligner que ce produit rend les plantes très sensibles au soleil et à la lumière. Il est donc recommandé de s'en servir avec parcimonie et dans un endroit bien aéré.