Si l'on veut planter un arbre chez soi, mieux vaut prendre le temps de le choisir. Car on l'aura longtemps. Très longtemps. Voici certains éléments à considérer pour être heureux de sa décision et voir l'arbre grandir en santé.

Avec ou sans fleurs

Pour certains, un arbre qui produit de magnifiques fleurs suscite l'émerveillement. Pour d'autres, c'est une source de frustration, puisqu'il faut ramasser les fruits. Il faut reconnaître dans quel camp on se trouve, indique Luc Dethier, coordonnateur du département d'horticulture au collège Montmorency et arboriculteur certifié ISA (International Society of Arboriculture). « Il y en a qui ne veulent pas d'un cerisier, parce qu'il fait trop de "cochonneries", dit-il. En contrepartie, le nôtre nous donne une dizaine de kilogrammes de fruits. Nous faisons de la purée, que nous congelons et utilisons pendant l'année. Il faut aimer les arbres pour leurs bons et leurs mauvais côtés. »

Ombre légère ou dense

Pensant à long terme, Luc Dethier a planté un chicot d'Amérique (Gymnocladus dioicus) près de sa terrasse. « Les folioles s'ouvrent comme un volet et bougent en fonction de la luminosité, explique le biologiste. Dessous, on est à la mi-ombre. On ne voulait pas être en plein soleil et on n'avait pas envie qu'il fasse noir totalement. » Dans d'autres circonstances, un arbre comme un érable de Norvège peut être tout indiqué. À l'avant de la maison, un arbre touffu qui cache les fils électriques et rafraîchit les environs peut s'avérer un choix judicieux. Tout dépend des besoins.

Saines racines

Pour que l'arbre soit robuste, il faut s'assurer que les racines s'étendent horizontalement. « Si on achète l'arbre dans un pot, on scie à l'intérieur du contenant et on réduit le diamètre de toutes les racines d'environ 1 po tout autour, indique Luc Dethier, qui est aussi copropriétaire de l'entreprise Dumoulin Arboriculture. Sinon, les racines vont pousser vers le bas et elles vont ensuite remonter pour aller à la bonne place. L'arbre ne sera pas aussi solide. » Quand on le plante, il faut respecter le collet, poursuit-il. La terre doit atteindre le point de jonction entre les racines et le tronc.

Un tronc solide

Une fois planté, l'arbre sera là pour les 50 et même 100 prochaines années, rappelle Luc Dethier. « On veut qu'il soit résistant, bien structuré », précise-t-il. Il doit donc avoir un bel axe, partant d'en bas vers le sommet. Les branches doivent être d'un plus petit diamètre que le tronc et le plus loin possible de la base. Il faut éviter qu'il y ait une fourche, en V, d'un angle de 45 degrés ou moins. « Au moment de la sélection, le tronc est très important », insiste l'expert. Une bonne structure permettra d'éviter des branches brisées lors de pluie verglaçante ou de forts vents.

Entretien régulier

Mieux vaut ne pas attendre que les branches deviennent très volumineuses pour les couper. « Il faut anticiper comment elles vont pousser et élaguer celles qui seront un jour dans les jambes », recommande Luc Dethier. Il est préférable d'y aller par étapes et de couper une branche graduellement avant qu'elle ne devienne trop grosse et dérange, par exemple, un voisin. Il y aura alors une petite cicatrice. Au contraire, en coupant d'un coup une branche de plus de 10 cm de diamètre, un bourrelet se formera sur le tronc et de la pourriture risque de se développer. L'arbre pourra vivre moins longtemps.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Certains ne voudraient pas d'un cerisier parce qu'il faut ramasser les cerises, qui tombent sur le sol.

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Les cerises tachent le trottoir quand elles tombent. Cela ne dérange pas du tout Luc Dethier, qui apprécie beaucoup son cerisier.