Même les variétés primées par la réputée All America Selections, une organisation nord-américaine à but non lucratif, sont négligées par la majorité des pépinières et jardineries. Pourtant, elles font habituellement l'objet d'une présentation détaillée dans plusieurs médias, notamment dans les chroniques horticoles des grands quotidiens. Il faut le dire, à l'exception de quelques campagnes publicitaires aux moyens limités, le marketing est presque inexistant dans le domaine horticole au Québec.

Même les variétés primées par la réputée All America Selections, une organisation nord-américaine à but non lucratif, sont négligées par la majorité des pépinières et jardineries. Pourtant, elles font habituellement l'objet d'une présentation détaillée dans plusieurs médias, notamment dans les chroniques horticoles des grands quotidiens. Il faut le dire, à l'exception de quelques campagnes publicitaires aux moyens limités, le marketing est presque inexistant dans le domaine horticole au Québec.

Mais les choses changent. Pour la première fois, les amateurs de jardinage vont pouvoir se procurer 10 nouvelles annuelles presque partout au Québec, notamment dans les pépinières exploitées sous les bannières Botanix, Passion Jardin ou Hortis. Il s'agit de près de 200 points de vente, sans compter les pépiniéristes et jardineries indépendants de même que plusieurs grandes surfaces, ces dernières représentant, à elles seules, près de la moitié des ventes de plantes dans la province.

Mise de l'avant par l'agronome Claude Vallée, professeur d'horticulture à l'Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe, la nouvelle stratégie de marketing s'avère fort originale.

On a d'abord créé des platebandes d'essais au Jardin Daniel A. Séguin de Saint-Hyacinthe, (attenant à l'Institut de technologie). Semenciers, agences spécialisées ou compagnies de distribution ont été invités à donner pour fins de tests de nouvelles variétés de plantes qui n'étaient pas encore commercialisées. Les visiteurs du jardin ont ensuite été mis à contribution afin de déterminer leurs plantes préférées.

L'été dernier, 1700 amateurs de jardinage ont donc fait leur choix parmi 240 variétés. Un comité d'experts s'est ensuite penché sur les 25 premières annuelles sélectionnées afin d'établir le «Top 10». Il devait en effet déterminer les plantes les plus faciles à produire, des variétés qui se cultivent sans problème au jardin, peu enclines aux maladies, et très appréciées d'un large groupe de consommateurs. Par exemple, même si le ricin «Impala» s'est taillé la seconde place dans le coeur des visiteurs, la plante a été éliminée par le comité parce qu'elle représentait trop de difficultés à produire à un coût abordable.

Simple à première vue, la réalisation du projet s'est avérée beaucoup plus complexe. Car ce n'est pas tant de faire pousser des plantes qui représente la plus grande difficulté, mais plutôt de convaincre plusieurs producteurs de les produire sur une grande échelle. Et du même coup, s'assurer que les jardineries et pépiniéristes voudront bien les vendre. Plusieurs chefs de file de l'horticulture québécoise ont participé d'une façon ou d'une autre à l'aventure.

C'est à partir de la semaine prochaine, quand la fièvre du printemps fera courir les amateurs de jardinage, que l'on saura vraiment si cette stratégie est un succès.

Claude Vallée est optimiste. D'ailleurs, cet été non seulement, une foule de nouvelles variétés seront présentées aux visiteurs du Jardin Daniel A. Séguin, mais l'expérience devrait aussi bientôt se poursuivre avec de nouvelles vivaces et, éventuellement, avec des arbustes.

IL Y A NOUVEAU ET NOUVEAU...

Le terme «nouveau» en horticulture laisse place à toute la confusion possible.

On parle habituellement de nouveautés quand une plante est mise en vente pour la première fois sur un marché donné. Mais ce qui est offert pour la première fois au Québec, par exemple, peut parfois être disponible aux États-Unis ou en Europe depuis quelques années.

Il va sans dire aussi qu'il faut habituellement des années avant qu'une nouvelle variété ne soit mise en vente officiellement. Par exemple, on doit attendre de 10 à 15 ans après la création d'un nouvel hybride de tulipes avant qu'il ne soit offert sur une grande échelle. Apparu sur les étals en 2004, le pied-d'alouette rouge «Coral Sunset» a été créé il y a plusieurs années à la suite d'un programme d'hybridation datant des années 50. Vendu au compte-gouttes à l'échelle internationale au cours des deux dernières années, il est maintenant offert dans une quarantaine de jardineries au Québec. Cette stratégie de marketing permet de maintenir le prix fort tout en gardant le plus longtemps possible le terme nouveauté.