«Cela peut paraître surprenant, mais les canaris s'adaptent facilement à nos températures sibériennes, dit-il. Et l'hiver, quand il fait beau soleil et très froid, à- 20C par exemple, ils chantent sans arrêt. À vrai dire, ils sont en concert toute l'année, sauf les jours gris ou pluvieux.» Un gazouillis dont le propriétaire ne se lasse jamais.

«Cela peut paraître surprenant, mais les canaris s'adaptent facilement à nos températures sibériennes, dit-il. Et l'hiver, quand il fait beau soleil et très froid, à- 20C par exemple, ils chantent sans arrêt. À vrai dire, ils sont en concert toute l'année, sauf les jours gris ou pluvieux.» Un gazouillis dont le propriétaire ne se lasse jamais.

Directeur des communications à la Société de développement économique de Drummondville, M. Grisé élève des oiseaux de compagnie depuis plus de 30 ans, comme passe-temps. Il n'en fait pas le commerce, même s'il lui arrive de vendre quelques spécimens de temps à autre. Car ses préférés se reproduisent allègrement durant la belle saison.

Après avoir élevé des canards et des pigeons de collection, il débute l'élevage des canaris en plein air au début des années 70. «Durant un été, le curé de mon patelin me donne une dizaine de canaris dont il ne sait plus que faire, raconte-t-il. Je les installe dans ma volière à pigeons. À l'automne, je décide de les garder à l'extérieur, car j'ai l'intuition qu'ils résisteront au froid s'ils sont protégés du vent. Eh bien! au cours de toutes ces années, je n'ai perdu que quelques oiseaux, même quand le mercure est tombé bien bas. Et je me souviens très bien d'une nuit à- 35C à Drummondville.»

La semaine dernière, lors de notre visite, le thermomètre indiquait- 4C. En pleine forme, la vingtaine de canaris de M. Grisé accueillaient le printemps avec fébrilité. Le petit élevage compte aussi deux perruches ondulées et deux perruches de Bourke, des oiseaux d'origine australienne. Dans le cas de ces dernières, il s'agissait de leur premier hiver à l'extérieur. À voir leur entrain, on pouvait conclure que l'expérience n'avait pas été trop éprouvante. «L'été denier, quand j'ai dit à l'animalerie que j'allais garder mes perruches dehors, en volière, la vendeuse a d'abord refusé de me les vendre sous prétexte qu'elles allaient mourir, dit M. Grisé. Aujourd'hui, elles sont plus en forme que jamais. Et d'ici quelques semaines, d'autres compagnes viendront se joindre à elles.»

L'adaptation spectaculaire des protégés de François Grisé à nos températures froides étonne parce qu'il s'agit d'oiseaux d'élevage originaires de pays relativement chauds, les îles Canaries, l'archipel des Açores et Madère, pour les canaris, l'Australie, pour les perruches. Mais dans la nature, cette adaptation saisonnière est essentielle pour les espèces qui passent l'hiver chez nous.

Dans son ouvrage Ornithology, le chercheur Frank B. Gill, cite le cas du chardonneret jaune qui séjourne parfois au Québec durant la saison froide. Il parle du processus «d'acclimatisation», une traduction personnelle du terme anglais «acclimatization». La façon de dépenser les réserves énergétiques, notamment les acides gras est alors modifiée considérablement de façon à réduire la consommation d'énergie et maintenir la chaleur corporelle. Dans des conditions expérimentales, un chardonneret adapté au froid peut survivre au moins huit heures à une température de- 70C alors que celui qui ne l'est pas meurt en l'espace d'une heure.

De la moulée et de l'herbe

Adossée au mur de briques d'un petit garage, la volière de François Grisé est faite de treillis métallique. En hiver, la partie exposée au grand vent est protégée par une toile de plastique. Les oiseaux passent la nuit dans le coin le plus abrité des grands courant d'air, là où sont installées les cages qui servent de nichoir. Toujours durant la saison froide, les pensionnaires ailés s'abreuvent en mangeant de la neige. Leur nourriture de base: une moulée pour «poulet à griller, dinde et canard», indique l'étiquette du produit. Cette moulée contient un peu plus de protéines, mais légèrement moins de matières grasses que la moulée vendue en animalerie pour les oiseaux de compagnie. Sauf qu'elle se vend 10 fois moins cher. Les canaris se font aussi offrir, de temps à autre, des graines mélangées, une friandise, insiste M. Grisé.

L'été, les oiseaux mangent de l'herbe, du trèfle ou encore des feuilles de plantain ou de pissenlit. «Les canaris raffolent de l'herbe, au point où ils vont délaisser leurs oeufs un moment pour aller à la bouffe.»

Conférence sur le faucon pèlerin

L'École des rapaces présente le mercredi 29 mars, à 18h30, une conférence à Mont-Saint-Hilaire sur le faucon pèlerin, le rapace considéré comme le plus rapide au monde. La conférence sera donnée par Yves Fredette à la bibliothèque Armand-Cardinal, 150, rue du Centre-Civique. Entrée libre. Info: (450) 467-5672.

Au début décembre, le faucon pèlerin est devenu l'emblème aviaire officiel de la municipalité. Voilà d'ailleurs quelques années que cet oiseau de proie est présent sur le territoire de la ville, plus précisément à la falaise Dieppe où il niche régulièrement.

D'ailleurs, depuis une dizaine de jours, trois pèlerins et un gerfaut s'y sont réunis, ce qui a donné lieu à plusieurs escarmouches, raconte M. Fredette. Après avoir logé dans la falaise depuis un petit moment en attendant de partir vers le Nord, le gerfaut a été pris en chasse par un couple de faucons pèlerins, les premiers occupants de la paroi. La poursuite a été spectaculaire, souligne-t-il. Puis une femelle pèlerin s'est pointée le bec, ce qui n'a pas plu du tout à madame qui a déjà niché sur place. S'en est suivi un affrontement où les deux oiseaux se sont agrippés par les serres en plein vol. Ils sont alors tombés en chute libre pour se séparer juste avant de toucher le sol.

À Mont-Saint-Hilaire, on peut habituellement observer ces rapaces en se rendant à une terrasse, au pied de la falaise. Il suffit d'emprunter la rue des Plateaux, à partir de la route 116.