Et imaginez : à partir de ces petites graines qui ont l'air de rien, vous allez produire, en seulement quelques semaines, des fleurs et des légumes pour votre jardin. C'est un véritable hymne à la vie !

Et imaginez : à partir de ces petites graines qui ont l'air de rien, vous allez produire, en seulement quelques semaines, des fleurs et des légumes pour votre jardin. C'est un véritable hymne à la vie !

Faire des semis n'est pas difficile, bien au contraire. C'est un exercice qu'on fait faire aux élèves de première année. D'accord, parfois il y a quelques variétés qui réussissent moins bien, mais celles qui répondent au-delà de nos attentes compensent largement pour les échecs.

Habituellement, tout le cheminement est décrit, étape par étape, sur l'endos du sachet de graines. Il faut, en somme, réunir des contenants (caissettes, pots, etc.), du terreau frais contenant des mycorhizes, des sachets de semence (offerts en jardinerie et par la poste), des couvercles en plastique transparent (aussi offerts en jardinerie, ou encore, récupérez les contenants en plastique dans lesquels on vend des croissants, des légumes, etc.) et de l'engrais soluble. Il ne manque que l'eau du robinet et un outillage agraire facile à trouver dans la cuisine : une cuillère.

La bonne date

Pour faire des semis qui donneront de bons résultats, il faut commencer au bon moment. Faire des semis trop tôt (le problème principal des débutants) donne des plants trop avancés qui se repiquent difficilement en pleine terre ; faire des semis trop tard est moins grave, cela ne fait que retarder un peu la récolte ou la floraison. Heureusement, la plupart des sachets suggèrent une date pour les semis selon la formule traditionnelle : le nombre de jours avant le dernier gel. Sachant que, dans notre région, la date du dernier gel est habituellement le 1er juin, voici le tableau des dates approximatives pour les semis.

Dans les régions plus froides (Côte-Nord, Saguenay-Lac St-Jean), retardez les semis d'une semaine ou deux.

Dans plusieurs cas, notamment les légumes comme les carottes et les betteraves, il est suggéré de faire les semis directement en pleine terre. Cela vous évitera toute l'étape de production des semis à l'intérieur. Habituellement, ces semis se font «2 ou 3 semaines avant la date du dernier gel», pour les plants plus rustiques ou «à la date du dernier gel».

La technique

Préparez des contenants de semis (ils doivent avoir des trous de drainage) en les remplissant aux 3/4 de terreau humide. Égalisez avec l'endos d'une cuillère. Dans les contenants plus gros (caissettes), tracez un sillon dans le terreau selon la profondeur recommandée sur le sachet et semez les graines selon l'espacement recommandé (environ 1 cm pour les graines de taille moyenne). Si vous semez dans des pots individuels, faites un trou dans le terreau correspondant à la profondeur recommandée en utilisant le manche de la cuillère et placez trois graines dans le trou (deux de plus qu'il n'en faut, au cas où le taux de germination serait faible). Dans les deux cas, remplissez le sillon/trou de terreau et arrosez légèrement, récoltant tout surplus d'eau dans un plateau pour le jeter ensuite.

Placez les semis dans un emplacement bien éclairé, mais sans soleil direct, et plutôt chaud. Si vous avez des lampes fluorescentes, placez-les sous celles-ci, à environ 15 cm des tubes (préférez les tubes Cool White ; évitez les tubes horticoles). Recouvrez les caissettes ou pots d'un couvercle en plastique transparent. Cela aide à augmenter l'humidité et à modérer les changements de température.

À la levée

Selon l'espèce, les graines peuvent lever en aussi peu que trois jours, ou autant que trois semaines (même plus dans certains rares cas). Les premières feuilles sont appelées cotylédons et ne ressemblent nullement aux feuilles adultes. Quand les premières «vraies» feuilles apparaissent, il est temps d'enlever le couvercle protecteur et d'augmenter l'éclairage.

Placez alors les semis dans un emplacement très ensoleillé et, de préférence, assez frais la nuit (une baisse de température nocturne donnera des plants plus trapus). Si vous cultivez sous des lampes fluorescentes, levez la lampe à mesure que les plants grandissent pour que leur tête soit toujours à environ 15 cm des tubes.

Arrosez doucement les semis dès que le terreau commence à s'assécher. Plusieurs jardiniers préfèrent arroser par le bas en plaçant leurs contenants de semis dans un plateau rempli d'eau tiède, les enlevant après une heure ou deux ou quand le terreau devient plus foncé, signe qu'il est bien humide.

Quand les semis ont quatre à six vraies feuilles, le temps est venu d'éclaircir ou de repiquer. Si vous avez une abondance de plants, supprimez les plus faibles en les coupant au sol, laissant les plants suffisamment espacés pour qu'ils ne se touchent plus. Si vous avez environ le nombre de plants dont vous avez besoin, repiquez-les dans d'autres pots, les espaçant, encore, pour qu'ils ne se touchent pas. Enfin, dans le cas des pots individuels, vous aviez semé trois graines par pot. Il faut éliminer les surplus, ne laissant qu'un seul plant par pot. À ce stade, aussi, le terreau peut commencer à manquer de minéraux : vous pouvez alors ajouter un engrais soluble à l'eau d'arrosage.

À la mi-mai

Il faut acclimater les plants aux conditions extérieures avant de les repiquer en pleine terre. Si la température s'y prête (retardez l'acclimatation s'il fait anormalement froid), exposez-les à quelques heures de soleil très diffus par jour en les plaçant à l'extérieur, mais à l'ombre dans un endroit protégé. Augmentez la durée de leur séjour à l'extérieur ainsi que l'intensité de lumière à tous les jours. Quand les plants sont capables de tolérer leurs conditions de culture finales 24 heures par jour (le plein soleil pour la plupart des plantes ; la mi-ombre ou l'ombre pour d'autres), ce qui prend environ deux semaines, ils sont prêts à être transplantés en pleine terre.

Repiquez-les dehors par une journée grise ou en fin d'après-midi, arrosant bien pour terminer la session, à ou après la date du dernier gel. Et notre histoire se termine ici, car vos semis ne sont désormais plus des semis, mais des plantes bien établies. Vous avez donc réussi vos semis 2006. Vivement maintenant l'an 2007 !

Quel engrais utiliser ?

On me demande constamment quel engrais utiliser pour telle et telle plante : semis, plantes d'intérieur, tomates, «cèdres» (thuyas), etc. Cette manie de l'«engrais spécifique pour chaque plante» est justement ça : une manie. En fait, les plantes ne savent pas lire les étiquettes. Si vous mettez un "engrais à tomates" sur le gazon, il va très bien pousser quand même. De même qu'un engrais pour orchidées fera grandement plaisir à un thuya. Pensez à ceci : les engrais dits «tout usage» sont justement conçus pour aller sur toutes les plantes. Pourquoi se creuser la cervelle (et le portefeuille) à chercher un engrais spécifique quand un engrais tout usage fera très bien l'affaire tout en coûtant, en général, moins cher ? Si vous avez déjà en main 15 engrais différents, utilisez-les quand même (sur n'importe quelle plante), puis quand vous n'en aurez plus, allez chercher un engrais tout usage. Le jardinage est si facile quand on ne le complique pas !

Date des semis

- 2 semaines : 15 mai

- 4 semaines : 1er mai

- 6 semaines : 15 avril

- 8 semaines : 1er avril

- 10 semaines : 15 mars

- 12 semaines : 1er mars

- 14 semaines : 15 février