Tout à coup, venant de l'est et se dirigeant vers l'ouest, à 20 m devant mes yeux, à quatre ou cinq mètres de hauteur, un pygargue à tête blanche adulte qui vole lentement, les yeux rivés sur l'eau, à la recherche d'une proie. J'ai de la misère à le croire, mais je ne le quitte pas des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse au bout de la baie.

Tout à coup, venant de l'est et se dirigeant vers l'ouest, à 20 m devant mes yeux, à quatre ou cinq mètres de hauteur, un pygargue à tête blanche adulte qui vole lentement, les yeux rivés sur l'eau, à la recherche d'une proie. J'ai de la misère à le croire, mais je ne le quitte pas des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse au bout de la baie.

Je n'ai même pas pensé à prendre mon appareil photo juste à côté de moi sur la table, j'ai seulement profité des 30 secondes que le spectacle a duré. Et quel spectacle!

Je n'ai pas de photo de mon pygargue, mais me reste une maudite belle image dans la tête et une petite histoire à vous raconter.

Dans la région de Beaumont, de Saint-Michel de Bellechasse et de Saint-Vallier, il y a sans aucun doute des pygargues qui nichent. Il arrive à quelques occasions que des gens en observent et rappelez-vous, il y a quelques semaines, je vous montrais la photo d'un pygargue immature prise par mon ami Ben dans un grand pin juste à côté de sa maison.

Paruline des pins*

À la fin de l'automne, j'ai eu de la visite rare à mes mangeoires de tournesol. Durant quelques semaines, j'ai observé la présence d'une paruline des pins, un oiseau qui n'est pas nécessairement exceptionnel aux mangeoires, mais qui n'est pas fréquent non plus.

Elle se tenait dans le grand pin au-dessus des mangeoires et, bizarrement, dès qu'elle avait une occasion de s'introduire dans un abri comme un garage ou une remise, elle le faisait. C'est d'ailleurs là que j'ai réussi à la photographier, sur une pelle ronde juste en face d'une fenêtre. Après, j'ai ouvert les grandes portes de la remise et elle s'est enfuie sans demander son reste.

Un beau matin, je ne l'ai plus revue. Je pense qu'elle est repartie sous les cieux du Sud qui sont plus cléments que les nôtres durant l'hiver. Marcel Darveau, un des auteurs des Oiseaux nicheurs du Québec méridional et spécialiste à l'emploi de Canards Illimités, à qui j'ai demandé de me confirmer l'identification de la paruline, m'a confié qu'il arrivait de la voir aux mangeoires au début de l'hiver.

Ce type de paruline se retrouve généralement dans les forêts de pins. En anglais, on l'appelait pine-creeping warbler, ce qui signifie «paruline qui rampe sur les pins». Quand on l'observe, on la voit se déplacer méthodiquement dans les pins à la recherche d'insectes ou de graines.

Cette paruline, qui fait partie des oiseaux chanteurs, a ceci de particulier qu'on l'entend tout l'hiver. Généralement, les oiseaux chanteurs ne se manifestent que durant la belle saison.

C'est la femelle qui construit le nid, à une hauteur qui varie entre 3 et 25 mètres du sol et, nécessairement, elle le fait dans un pin. Elle pond une couvée de quatre oeufs et elle fait à peu près toute l'incubation seule. L'opération dure de 10 à 13 jours. Quand les oisillons sont nés, le mâle se joint à la femelle pour les nourrir.

En hiver, la paruline des pins se retrouve dans le sud-est des États-Unis, mais son territoire s'étend du sud-ouest du Québec jusqu'à la Floride.

C'est un oiseau qui fait environ 14,5 cm de longueur. Il est comparable en termes de dimension au chardonneret jaune.

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Source: Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, Michael Spencer et Richard D. Cotter