Pour d'autres espèces, ça se passe de façon un peu différente. Pendant les quatre premiers jours où elle nourrit ses petits, la tourterelle triste leur donne ce qu'on appelle du «lait de pigeon».

Pour d'autres espèces, ça se passe de façon un peu différente. Pendant les quatre premiers jours où elle nourrit ses petits, la tourterelle triste leur donne ce qu'on appelle du «lait de pigeon».

C'est une bouillie qu'elle produit dans son jabot et qu'elle donne aux petits par régurgitation. Le merle d'Amérique fait de même les premiers jours où les petits sont au nid. Après, comme la tourterelle triste, il ajoute autre chose au menu.

Pour la tourterelle, ce sont des graines, tandis que pour le merle, ce sont des insectes et des larves.

Cette semaine, je vous parle de la tourterelle triste. C'est un oiseau qui nous est très familier et cet été, mon voisin Ben a eu un nid sur la tablette de la fenêtre de sa chambre et il a pu suivre tout le processus de la couvaison, de la ponte des oeufs au départ des petits.

En juin, c'est un nid de merle que Ben avait dans sa fenêtre. Après le départ des merles, les tourterelles se sont installées. Il n'est pas inhabituel que les tourterelles récupèrent de vieux nids de merle et c'est heureux ainsi: comme ça elles profitent d'un nid solide pratiquement construit en béton. Il faut dire que la tourterelle n'est pas très douée pour la construction des nids. Elle les fait généralement de quelques brindilles et au premier coup de vent tout fout le camp.

Une tourterelle pond habituellement deux oeufs, qu'elle couve durant une quinzaine de jours. Après l'éclosion, les jeunes restent au nid 15 autres jours et ils sont nourris à la fois par le mâle et par la femelle. Il arrive parfois que les petits sautent du nid avant la limite de deux semaines et à ce moment, les parents les nourrissent au sol.

La tourterelle triste est présente à l'année au Québec. C'est un oiseau qui fait 33 cm de longueur et qui possède une envergure d'ailes de 48 cm. Le poids d'un mâle peut atteindre jusqu'à 123 g. Selon L'Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, le record de longévité pour une tourterelle triste est de 19 ans et quatre mois.

Chez nous, la tourterelle triste vit sans trop de problème, mais aux États-Unis, elle est considérée comme un oiseau nuisible dans plusieurs États et on la chasse inconsidérément. On peut même affirmer qu'elle est victime d'un véritable massacre.

Une cousine

La tourterelle triste a une cousine qu'on retrouve parfois au Québec, c'est la tourterelle rieuse. Un lecteur de Cap-Rouge, Roger Robert, qui observe sur son terrain depuis des années des tourterelles tristes sans vraiment pouvoir les approcher, a eu la surprise d'observer une tourterelle rieuse et cette fois, l'oiseau est même venu manger dans les mains de ses filles. Depuis, elle revient quotidiennement à ses mangeoires.

La tourterelle rieuse que la famille Robert a observée est sans aucun doute un oiseau échappé de captivité. Selon Michel Gosselin et Michel Robert, qui signent un texte dans L'Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, c'est un oiseau sous forme domestique d'une espèce africaine nommée tourterelle rose-et-gris. Les tourterelles rieuses qu'on retrouve en Amérique du Nord sont toutes des oiseaux échappés de leurs prisons.

Elle est à peu près de la même grosseur que la tourterelle triste, mais son plumage est beaucoup plus pâle.