Le bain est un rituel fréquent pour nombre d'entre eux. Mais comme dans les spas où le bain de boue ou d'algues est à l'honneur, plusieurs espèces apprécient aussi ce genre de délicatesse.

Le bain est un rituel fréquent pour nombre d'entre eux. Mais comme dans les spas où le bain de boue ou d'algues est à l'honneur, plusieurs espèces apprécient aussi ce genre de délicatesse.

Par exemple, le moineau domestique et les gallinacés de nos basses-cours vont aimer se vautrer dans la poussière. Ils ne sont pas les seuls d'ailleurs. Certains rapaces comme les hiboux, les alouettes, quelques troglodytes et bien sûr, les grassouillettes autruches aiment les douceurs de cette activité poussiéreuse. Une fois le bain terminé commence alors une longue séance de lissage afin de nettoyer les plumes à fond. Il semble que la poussière permet de réduire les pellicules sur la peau et de diminuer le taux d'humidité du plumage, rendant ainsi le milieu moins propice aux parasites en plus d'améliorer la capacité d'isolation des plumes.

Mais en matière de bain, le nec plus ultra est le bain de fourmis. Je vous donne la formule. D'abord localiser une fourmilière pour ensuite vous rouler à la surface. Vous pouvez toujours piétiner le nid afin d'inciter les insectes à grimper sur votre personne pour manifester leur mauvaise humeur. Les petites bêtes émettront alors de l'acide formique, dont les propriétés insectifuges sont connues. Donc, théoriquement, si vous avez pris un bon bain de fourmis, vous n'aurez pas besoin de prendre de douche le soir venu.

200 espèces

Plus de 200 espèces d'oiseaux s'adonnent à cette activité hygiénique appelée formicage. Elle permet de réduire le nombre de parasites corporels et de soulager l'irritation de la peau lors de la mue.

Certains volatiles poussent même le raffinement jusqu'à écraser les insectes pour en faire une pommade aux huiles essentielles de fourmis, une lotion onctueuse qui sert aussi à lisser les plumes. Évidemment, le grand bonheur du bain de fourmis, c'est qu'on peut aussi les manger après usage.

L'opportunisme des oiseaux n'a cependant pas de limite. Aussi ont-ils trouvé plusieurs succédanés à la crème de fourmis, comme viennent d'ailleurs de le constater Louise et Michel Boulanger, de Victoriaville.

Lors d'une récente visite dans l'Outaouais, ils ont pu voir plusieurs étourneaux sansonnets saisir dans leur bec des boules de naphtaline déposées dans un jardin afin d'éloigner les insectes et les rongeurs. Voici leur récit: «Les oiseaux se frottaient le dessous des plumes et le corps avec les boules de naphtaline pour ensuite s'en débarrasser et recommencer peu après avec une autre. Le manège s'est produit à maintes reprises, et plusieurs jours de suite.» Cette observation est d'autant plus intéressante qu'il est assez rare que le phénomène soit observé chez l'étourneau. Par contre, les quiscales bronzés ont découvert les vertus de la naphtaline depuis longtemps et il est arrivé à de nombreux observateurs, dont plusieurs lecteurs de La Presse, d'assister à leurs ablutions au produit antimite.

Mais si les quiscales et les étourneaux sont particulièrement raffinés en cette matière, il n'en reste pas moins que plusieurs autres espèces ont aussi fait des trouvailles intéressantes pour remplacer les fourmis. Si l'occasion se présente, ils vont se frotter les plumes avec de l'écorce de lime, du jus d'orange ou de fruits au goût amer, du café, du vinaigre, de la moutarde, du savon, du chocolat chaud, ou encore de la lotion capillaire et même des cigarettes, une information dont voudra sans doute profiter l'industrie du tabac.

Revenons aux fourmis. Le cas le plus étonnant rapporté dans la littérature scientifique est celui de cette pie bavarde domestiquée qui, après avoir capturé une fourmi, s'installait sur l'épaule de son maître, afin de plonger l'insecte dans la cendre fumante de sa pipe. Ensuite, elle écrasait la bête pour s'enduire de cette pâte chaude et apaisante.