«Vaut mieux prendre le pli tout de suite», pense l'horticultrice au service du centre jardin Bourbeau de Charlesbourg, Suzanne Martel.

«Vaut mieux prendre le pli tout de suite», pense l'horticultrice au service du centre jardin Bourbeau de Charlesbourg, Suzanne Martel.

Fini le gazon épilé sur un sol transi de pesticides. On a cru le dorloter. Au contraire, on l'a stressé. Sa nature «anorexique» et sa beauté suspecte sont d'un autre temps.

Désormais, un gazon bien fourni sur un sol riche est la clé. Si fourni d'ailleurs que les mauvaises herbes ne trouveront pas d'espace pour se fixer.

Dolomite

Des pissenlits s'acharnent sur le terrain d'un homme et d'une femme de Charlesbourg. S'adressant tout dernièrement à Mme Martel en présence du Soleil, ils demandent: «De quoi cela dépend-il ? Et puis auriez-vous quelque produit à nous recommander pour que nous puissions nous en débarrasser?»

«Le pissenlit n'est pas une mauvaise herbe. Il vient, il passe et revient plus tard. Il n'est pas laid», résume-t-elle. Bref, on ne doit pas trop s'en formaliser. Mais s'il y en a beaucoup, c'est que le sol est trop acide. «Patientez jusqu'à l'automne ; là, administrez-lui de la dolomite (chaux) en granules pour équilibrer le pH», recommande Mme Martel.

En attendant, continue-t-elle, si la plante vous incommode, vous pouvez l'extirper au moyen d'un arrache-pissenlits. Celui à pince et à levier articulé est réputé le plus efficace. Il coûte moins de 20$.

Mais rien de tel qu'un gazon très fourni pour leur interdire l'accès. Aussi bien que toute autre herbe indésirable.

Au printemps, il faudra réunir une couple de sacs d'engrais (ou de compost bien décomposé libre de mauvaises herbes) qu'on épandra à la volée aussi bien que du semis de gazon afin d'en accroître la densité. Et on le fera, année après année, jusqu'à ce que le gazon soit abondant et serré.

Donc, plus il y aura de brins, moins il y aura de place à toute plante étrangère. On trouvera ainsi le gazon tendre, agréable sous le pied et d'un vert énergique.

Durant de raisonnables périodes de sécheresse, même sans arrosage, il ne jaunira pas. Cela, en raison de ses longues racines qui puiseront l'eau profondément par opposition au gazon à pesticides dont les courtes racines sont séquestrées dans un sol compact, acide et infécond.

À propos, pour prendre soin de son gazon, nul besoin d'outils, même confortables ou ergonomiques. Il suffit d'une brouette et d'un arrache-pissenlits à long manche.