Il suffit toutefois de lire les premières pages du livre Ikebana, écrit par les maîtres Diane Norman et Michelle Cornell, pour comprendre que l'agencement des fleurs à la japonaise ne s'improvise pas. Au contraire, après avoir lu- et relu- les 160 pages de l'ouvrage, on ne comprend qu'une parcelle de l'ikebana, du moins juste assez pour avoir envie d'aller plus loin.

Il suffit toutefois de lire les premières pages du livre Ikebana, écrit par les maîtres Diane Norman et Michelle Cornell, pour comprendre que l'agencement des fleurs à la japonaise ne s'improvise pas. Au contraire, après avoir lu- et relu- les 160 pages de l'ouvrage, on ne comprend qu'une parcelle de l'ikebana, du moins juste assez pour avoir envie d'aller plus loin.

Comme plusieurs philosophies asiatiques, l'ikebana a pour origine un grand respect de la nature. Ikebana se traduit d'ailleurs par «faire vivre les fleurs». Oubliez donc les fleurs de plastique et la colle chaude pour vos premiers agencements!

Rassurons-nous toutefois, même si nos habitudes nord-américaines ne s'accordent pas très bien avec la simplicité et l'humilité que demande l'ikebana, cet art n'est pas inaccessible pour autant. «Pour pratiquer et apprécier l'ikebana, les Occidentaux ne doivent pas nécessairement posséder ce rapport à la nature propre à la culture japonaise. Il leur suffit de savoir observer la manière dont poussent les plantes», écrivent les auteures.

Savoir observer les fleurs, d'accord, mais aussi être doté d'une bonne dose de patience. Paradoxalement, les règles de l'ikebana sont aussi nombreuses que ses bouquets semblent faciles réaliser.

Trois éléments

Une composition simple implique la présence d'au moins trois éléments de base: le shû (l'élément principal, la branche la plus longue du bouquet), le kyaku (l'invité, l'élément central de l'agencement, qui souligne la beauté du premier) et le fuku (le second, une fleur plus courte que l'élément principal et qui semble partir du même point). À ces fleurs ou ces branches s'ajoutent presque invariablement des éléments auxiliaires qui les mettent en valeur.

En termes simples, l'ikebana repose sur des concepts de proportions, de lignes, de formes et de couleurs.

Pas question ici de bouquets surchargés ou de vase unique pour tous les types d'arrangements. Les auteures d'Ikebana ne se perdent heureusement pas dans les détails, et consacrent une grande partie de leur livre à inclure cet art japonais dans la vie moderne, dizaines de photos et schémas explicatifs en prime.

C'est ainsi qu'en observant un arrangement floral trônant sur une table au milieu d'une grande pièce, on saisit toute la portée de l'ikebana. Les lignes droites du salon très contemporain contrastent avec les branches de cotonéaster qui sortent d'un vase allongé comme «un feu d'artifice jaune d'or».

Mais pour arriver à un résultat pareil, il a fallu mesurer les tiges, les couper dans l'eau, mesurer les branches pour les mettre en rapport avec le vase, et laisser parler les fleurs pour en tirer le meilleur.

Liberté et contraintes

Compliqué, tout ça? Oui, mais comme pour encourager les débutants, les auteures citent Sofu Teshigahara, le fondateur de l'école Sogetsu (l'une des nombreuses écoles d'ikebana: «La liberté naît dans les contraintes.»

À la lecture d'Ikebana, les amants de la nature et les personnes férues de décoration intérieure auront certainement envie de tenter leur chance et de réaliser eux-mêmes certains des arrangements suggérés dans le livre... ou au moins d'en acheter un tout fait en attendant que leurs essais soient fructueux.

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IKEBANA, Diane Norman et Michelle Cornell, Éditions Octopus, 160 pages, 59,95 $.