À travers les bons coups et, parfois, les moins bons, nos critiques de restaurants vous racontent leur expérience, présentent l’équipe en salle et en cuisine, tout en expliquant ce qui a motivé le choix du restaurant. Cette semaine : l’enjoué Mui Mui.

Pourquoi en parler ?

Mui Mui a causé la surprise au dévoilement des finalistes des Lauriers de la gastronomie, au début du mois. La souriante « petite sœur » (c’est ce que signifie l’expression cantonaise « mui mui ») est en compétition contre certaines des tables les plus en vue du Québec, dont ARVI, Mastard, Candide, Monarque et Beba. Son ouverture remonte à un peu plus d’un an, avec une bonne partie de sa courte existence consacrée aux plats à emporter. Nous étions curieux de vivre l’expérience en salle.

Qui sont-ils ?

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

La jeune équipe de Mui Mui est composée du chef Minh Phat, de son bras droit en salle et en cave Elena Racevičiūtė et du sous-chef Félix Emery.

Nous avions hâte de recroiser le sympathique Minh Phat, l’âme de l’endroit, dont la bonne humeur est contagieuse. À preuve, notre très hospitalier serveur Maxime, une mine de recommandations dont le sourire masqué s’entend dans la voix. Il était busboy dans le précédent restaurant où Minh officiait, le défunt Orange rouge, en plein Quartier chinois. Chez Mui Mui, le chef-proprio l’a promu au poste de serveur. C’est avec le soutien d’une bande d’amis d’enfance – Alexandre Des Rosiers, Millie-Maude DesGranges et Thierry Justin – que Minh a pu poursuivre son rêve de cuisine, interrompu par la pandémie. Le jour, il fait les courses, la mise en place en cuisine et d’autres tâches de chef. Le soir, il chauffe la salle, tandis que son sous-chef de longue date, Félix Emery, fait le gros du travail aux fourneaux.

Notre expérience

  • Le bois blond et le noir dominent dans ce joli restaurant.

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

    Le bois blond et le noir dominent dans ce joli restaurant.

  • La salade de haricot avec sauce au tofu est un classique.

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    La salade de haricot avec sauce au tofu est un classique.

  • Ce petit plat de thon albacore a survécu à la fermeture d’Orange rouge, pendant la pandémie.

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

    Ce petit plat de thon albacore a survécu à la fermeture d’Orange rouge, pendant la pandémie.

  • Amateurs et amatrices de côtes levées, il ne faut pas manquer celles-ci, bien sucrées salées.

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

    Amateurs et amatrices de côtes levées, il ne faut pas manquer celles-ci, bien sucrées salées.

  • Tableau, livres et plantes égayent le lumineux espace.

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

    Tableau, livres et plantes égayent le lumineux espace.

  • Mui Mui jouit d’une abondante lumière.

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

    Mui Mui jouit d’une abondante lumière.

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C’est un mercredi soir précaniculaire et la terrasse est déjà pleine de Montréalais surexcités de retrouver les repas « al fresco ». À l’intérieur, il y a deux salles qui communiquent. Elles sont sobres, marquées par le bois blond et le noir, puis égayées par des petits cadres, des livres, des bibelots et des plantes. On est dans la décontraction du resto de quartier, celui de Parc-Extension, directement au sud du parc Jarry. Minh a grandi dans Villeray et connaît bien les environs.

On nous installe dans la deuxième salle, où il y a une grande banquette sur laquelle mes deux ados se précipitent. Le plus jeune avait déjà fait ses choix en étudiant le menu sur son téléphone, la veille : brocoli grillé avec rouille à la sauce sambal oelek, échalotes, jalapenos marinés ; côtes levées glacées au soya, sucre et gochujang ; dumplings au canard confit dans une pâte au jus de betterave.

On peut dire qu’il a du flair, le coco. Ces trois petits plats étaient les meilleurs du repas, avec aussi la contribution de mademoiselle sa sœur : la salade de haricots verts avec vinaigrette ail et sésame avec sauce tofu, débordante d’umami. La grande assiette de canard farci à la saucisse italienne, à manger en rouleaux de salade avec ses accompagnements, n’était pas le festin attendu. Les condiments servis à côté (kimchi de concombre, papaye verte, mayonnaise à la fleur de ciboulette) bénéficieraient d’un peu plus de punch, que ce soit en goût ou en texture.

Le partage est au cœur de l’expérience Mui Mui. Si on n’a pas suffisamment commandé, on ajoute un dumpling, une assiette de thon albacore, une salade, ou bien on attend le dessert. Il y a deux options de douceurs : une copieuse crème caramel saupoudrée de noix de coco et une mousse au chocolat blanc pour ceux et celles dont la tolérance au sucre est supérieure à la moyenne !

L’essentiel de la carte reste le même à longueur d’année, ici, mais il s’y ajoute des ingrédients, comme le crabe des neiges ou la tomate, avec un petit twist asiatique toujours. Lui-même élevé aux cuisines cantonaise et vietnamienne, Minh Phat puise dans ces répertoires et aussi dans ceux du Japon, de la Corée et de la Thaïlande, entre autres.

La clientèle curieuse et bien en appétit peut commander le menu découverte, qui comporte une dizaine de plats à partager pour 50 ou 60 $ par personne. Mais le chef s’identifie à ceux et celles qui aiment leurs « classiques ». « Moi, j’ai des cravings dans la vie, nous explique-t-il, le lendemain de notre visite. Alors, je comprends les gens qui veulent retrouver certains plats quand ils vont au restaurant. Si quelqu’un vient ici pour manger seulement sa salade de bœuf vietnamienne ou son thon albacore, c’est ben correct. »

Dans notre verre

  • On peut prendre l’apéro au cocktail, chez Mui Mui. Ici : l’Orange rouge.

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, LA PRESSE

    On peut prendre l’apéro au cocktail, chez Mui Mui. Ici : l’Orange rouge.

  • La carte des vins est composée par Elena Racevičiūté.

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, LA PRESSE

    La carte des vins est composée par Elena Racevičiūté.

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La toute jeune Elena Racevičiūtė, une autre ancienne d’Orange rouge qui a bien gravi les échelons, s’occupe d’abreuver la clientèle chez Mui Mui. « C’est ma personne de confiance au restaurant. Je ne peux pas vivre sans elle », nous confie Minh Phat. Comme c’est maintenant coutume dans la plupart des bonnes tables de la métropole, tous les goûts sont pris en compte, avec une préférence pour les produits artisanaux. Bière, cidre, cocktails, vin, spiritueux, sans alcool : il y en a pour toute la famille ! Les jeunes apprécient les sodas recherchés de la marque vermontoise Savouré, tandis que maman sirote un verre de Bugey. On remarque une préférence pour la France et l’Italie, dans les choix vinicoles, qui sont du reste assez originaux et adaptés à la cuisine – aussi originale – de la maison.

Bon à savoir

Les options végétariennes sont quand même nombreuses ici et les véganes peuvent aussi y trouver leur compte.

Prix

Les petits plats vous seront facturés à 15-20 $, les plus grands à 20-25 $ et le canard, grand plat à partager entre deux à quatre convives, selon l’appétit, coûte 40 $. Le menu découverte à 50-60 $ a sûrement une bonne valeur qualité-prix. Côté vin, oubliez la bouteille à 40 $. Ça n’existe pratiquement plus sur une carte montréalaise, du reste. Ici, les prix commencent à environ 56 $, mais attendez-vous plutôt à payer dans les 60 ou 70 $ la quille. Il y a des options au verre à 10-14 $.

Informations

Mui Mui est ouvert le soir, du mercredi au samedi, à compter de 17 h. On peut encore faire des commandes à emporter ou pour livraison.

149, rue Jean-Talon Ouest

Consultez le site de Mui Mui