(Shawinigan et Trois-Rivières) Malgré le désistement d’un autre candidat libéral, Dominique Anglade ne jette pas l’éponge : « Regardez-moi aller », a-t-elle lancé dimanche, un clin d’œil assumé au controversé « Just watch me » de l’ex-premier ministre du Canada Pierre Elliott Trudeau.

La journée a bien mal commencé pour Dominique Anglade alors que sa formation politique a confirmé qu’un autre candidat s’est désisté à minuit moins une. Le Parti libéral du Québec (PLQ) a dû en effet remplacer son candidat déjà annoncé dans la circonscription de Joliette, Malek Arab, le jour même de la fin de la période légale des mises en candidature, samedi.

La veille, Dominique Anglade a aussi eu la confirmation que son équipe de candidats était incomplète. Le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) a rejeté le formulaire de candidature de l’aspirant libéral dans Matane-Matapédia — une décision que conteste légalement le PLQ.

« Je ne fais pas de la politique parce que c’est facile, je fais de la politique parce que j’y crois », a déclaré la cheffe Dominique Anglade en matinée, lors d’un arrêt à Shawinigan.

Mais en après-midi, Dominique Anglade est allée plus loin lorsqu’on lui a demandé si elle était encore une adversaire de taille dans la campagne électorale.

Regardez-moi aller, regardez-moi aller dans la campagne.

Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec

Son équipe a confirmé à La Presse qu’il s’agissait bien d’un clin d’œil assumé au « Just watch me » lancé par Pierre Elliott Trudeau, en pleine crise d’Octobre. La Loi sur les mesures de guerre a été déclenchée dans les jours qui ont suivi cette déclaration.

Dominique Anglade a tenu ces propos dans le contexte où Gabriel Nadeau-Dubois a affirmé samedi soir qu’une lutte à deux se dessine dans la campagne électorale entre Québec solidaire et la Coalition avenir Québec. La cheffe libérale assure qu’elle est au contraire « plus que jamais » dans la course. « [Il reste] deux semaines de campagne devant nous », a-t-elle rappelé dimanche.

Encore des embûches

Dominique Anglade refuse par ailleurs de jeter l’éponge malgré les embûches qui s’accumulent et les sondages défavorables. Dimanche, elle est apparue énergique et combative.

« Mon niveau d’énergie, je ne sais même pas s’il est comparable au début de la campagne, je pense qu’il est décuplé », a-t-elle affirmé dimanche. « J’ai vu mes enfants, ma famille [samedi], j’ai toute une énergie décuplée et ça va se poursuivre tout au long de la campagne parce que c’est qui je suis fondamentalement, et pour le reste, quand il y a un problème qui se présente, tu le règles et tu passes à un autre appel », a-t-elle dit.

C’est Diana Mélissa Crispin, une technologue en médecine nucléaire, qui mettra finalement son nom sur le bulletin de vote dans Joliette. Selon nos informations, le remplacement a été confirmé samedi et Mme Crispin a pu présenter sa candidature à temps.

Des photos publiées par Le Journal de Montréal montrent que des pancartes du précédent candidat, Malek Arab, ont déjà été installées à Joliette.

« Je suis très contente que Mme Crispin se joigne à nous », a brièvement réagi Mme Anglade. C’est le troisième désistement d’un candidat libéral depuis le déclenchement de la campagne (Mégantic, Vanier–Les Rivières, et une candidate pressentie dans Richmond).

Malek Arab se serait désisté pour des raisons personnelles et professionnelles, selon le PLQ. Il ne semblait pas mener une campagne bien active dans Joliette. Le journal L’Action a dû reprendre le texte de présentation du site du PLQ en guise de réponse à ses engagements électoraux puisque M. Arab n’a pas répondu à l’invitation du média. Le 16 septembre, il n’était pas non plus présent lors d’un débat organisé au cégep, selon le site MonJoliette.com.

Dominique Anglade a par ailleurs confirmé dimanche que le PLQ allait contester la décision du DGEQ dans Matane-Matapédia. Sans vouloir s’étendre sur le sujet, elle a laissé savoir que des « discussions sérieuses » ont eu lieu à l’interne pour éclaircir les raisons de ce rejet. Samedi, Mme Anglade a admis que la situation est « inacceptable » pour sa formation politique, qui a gouverné le Québec pendant de nombreuses années.

Le formulaire de Harley Lounsbury a été jugé non conforme, selon le DGEQ. Il s’agirait d’une erreur d’initiales mal écrites, a-t-on indiqué dans le clan libéral.