Le Grand Prix de Monaco. Les 24 heures du Mans. Les 500 Milles d'Indianapolis. Le trio suprême de l'histoire du sport automobile mondial. Inauguré en 1911, le célèbre ovale d'Indianapolis a soufflé ses 100 bougies continue de tourner - à gauche - à plein régime. Nous saisissons cette occasion unique pour vous présenter certaines des vedettes mécaniques qui ont fait vibrer ce temple dédié à la gloire de notre amie l'automobile.

L'étrangère - Ballot 1919

Au début du siècle dernier, Les Établissements Ballot, à Paris, fournissent des moteurs à des constructeurs automobiles et aux avions de la Première Guerre. Pour promouvoir ses produits, Peugeot inscrit quatre voiturettes à moteur Ballot aux 500 Milles de 1919. Le très évolué 8 cylindres en ligne à deux arbres à cames en tête s'avère le plus rapide, mais seules deux des quatre voitures terminent la course en 4e et en 10e position.

La victorieuse - Duesenberg Special 1920

La victoire inattendue de Jimmy Murphy sur Duesenberg au Grand Prix de France de 1921 a causé un grand émoi dans le milieu européen de la course. De retour aux États-Unis, Murphy se porte acquéreur de la voiture victorieuse et y installe un 8 cylindres en ligne Miller. Ainsi équipée, la Miller no 12, première voiture dotée de quatre freins hydrauliques, remporte la position de tête et les 500 Milles en 1922 à la vitesse record de 148 km/h. Aucune autre voiture n'a réussi un tel doublé.

Photo Alain Raymond, collaboration spéciale

La Duesenberg Special 1920.

La merveille - Miller Special 122 Supercharged 192

La formule du moteur 2 litres adoptée en 1923 amène Harry Miller à concevoir un moteur à 8 cylindres en ligne à deux arbres à cames en tête et carter sec d'une cylindrée de 122 pouces cubes (2 litres). Ce bijou de mécanique a permis aux Miller de dominer en Amérique et de gagner les 500 Milles de 1924. En version suralimentée, le moteur Miller développant plus de 200 chevaux a continué à être utilisé jusqu'aux années 1950.

Photo Alain Raymond, collaboration spéciale

La Miller Special 122 Supercharged 192.

L'avant-gardiste - Gulf-Miller Special 1938

À la demande de Gulf Oil, le légendaire Harry Miller construit trois voitures futuristes à quatre roues motrices et moteur 6 cylindres suralimenté placé en position inclinée au centre du châssis. Hélas, la première voiture arrive trop tard pour les qualifications en 1938, mais se qualifie sixième en 1939 sans toutefois terminer l'épreuve. Comme quoi, il ne suffit pas d'être avant-gardiste; il faut aussi être au point.

Photo Alain Raymond, collaboration spéciale

La Gulf-Miller Special 1938.

Déjà le diesel - Kurtis-Kraft K3000 Diesel 1950

La Cummins Engine Company inscrit aux 500 Milles des voitures à moteur diesel en 1931, 1934, 1950 et 1952. En 1950, le moteur de camion de 6,5 litres gavé par compresseur Roots est logé dans un châssis construit par Kurtis-Kraft. Malgré une vitesse de pointe de 206 km/h, la Kurtis à moteur diesel n'est pas parvenu à terminer la course en 1950. Notons qu'aujourd'hui, le diesel est l'arme absolue pour qui veut remporter les 24 Heures du Mans.

Photo Alain Raymond, collaboration spéciale

La Kurtis-Kraft K3000 Diesel 1950.

Le chant du cygne - Watson Roadster 1963

Construit en 1963, ce «roadster» à moteur avant est le dernier des bolides classiques des 500 Milles. Pilotée en 1964 par le grand Johnny Rutherford (trois victoires aux 500), la voiture a couru pour la dernière fois en 1966, marquant ainsi la fin d'une époque.

Photo Alain Raymond, collaboration spéciale

La Watson Roadster 1963.

La révolution - Lotus-Ford 1965

Un moment marquant dans l'histoire du sport automobile en Amérique: l'arrivée des monoplaces à moteur central. C'est Dan Gurney qui a été le premier à vouloir utiliser aux 500 Milles l'architecture à moteur central issue de la Formule 1. Il réunit le génial Colin Chapman (Lotus) et la société Ford qui fournit un V8 construit spécialement. Pilotée par le brillant Jim Clark, la Lotus-Ford à châssis monocoque et suspensions indépendantes décalées (pour compenser le braquage constant vers la gauche) remporte les 500 Milles en 1965, mettant fin à la domination des traditionnels bolides Indy à moteur avant.

Photo Alain Raymond, collaboration spéciale

La Lotus-Ford 1965.

La turbine - Lotus Type 56/3 Turbine

Andy Granatelli, flamboyant patron de STP, a soutenu la mise au point de la voiture à turbine qui fit son apparition aux 500 Milles avec Parnelli Jones. En 1968, la Lotus Type 56/3 à turbine est confiée au Britannique Graham Hill, qui se qualifie en deuxième place à la vitesse de 274 km/h. En course, Hill est en 4e place lorsque la suspension avant cède, projetant la voiture dans le mur. Ce fut la dernière participation aux 500 Milles de la Lotus no 70.

Photo Alain Raymond, collaboration spéciale

La Lotus Type 56/3 Turbine.

La première femme - Lightning Offenhauser 1976

C'est au volant de cette voiture que Janet Guthrie a mis fin à l'exclusivité masculine aux 500 Milles. Se qualifiant 26e à plus de 300 km/h, Guthrie a réussi à terminer la course, ouvrant ainsi la voie aux Lyn St-James, Sarah Fisher et à la très médiatisée Danica Patrick, première femme à remporter une course en formule Indy (Japon, 2008).

Photo Alain Raymond, collaboration spéciale

La Lightning Offenhauser 1976.

L'autre révolution - Chaparral 2K-02 1980

Imaginée par le génial Jim Hall, qui a été l'un des premiers à appliquer à la course le principe de l'effet de sol, la Chaparral 2K-02, conçue par John Barnard et animée par un moteur Cosworth, a permis à Johnny Rutherford de signer sa troisième victoire aux 500 Milles.

Photo Alain Raymond, collaboration spéciale

La Chaparral 2K-02 1980.