En 2003, Fabrice Monceaux a quitté la région de Paris et s'est établi à Montréal. Il voulait y vivre sa passion, celle de l'automobile américaine, surtout l'auto américaine ancienne. Aussitôt arrivé au Québec, il y a fondé un magazine pour les mordus de l'américaine, V8 Passion. La publication fête ses cinq ans cette année.

Beaucoup de Français aiment les voitures américaines et Fabrice est l'un d'eux. Tout jeune, il collectionne les autos américaines miniatures. Au début de l'adolescence, il achète régulièrement le magazine Nitro, une publication française qui traite surtout des américaines modifiées depuis plus de 25 ans. Fabrice s'en est d'ailleurs inspiré pour créer V8 Passion. À 17 ans, il a acheté sa première voiture, une Chevrolet 1958. Il explique que si, au Québec, posséder une voiture américaine est quelque chose de presque naturel, en France, c'est une affaire de passionnés.

 

Fabrice Monceaux est d'abord venu au Québec en éclaireur en 2002. Une connaissance de la Rive-Sud l'a amené au Granby International, un des plus importants rassemblements de voitures anciennes au Canada. C'est là qu'il a pris sa décision. Il a quitté son agence de publicité en France et a amené sa femme et sa fille au Québec, où il a rapidement fondé V8 Passion.

«C'est un peu comme une mission que je me suis donnée», dit l'homme d'affaires, qui voulait que les Québécois partagent cette passion. Mais alors, pourquoi pas la Californie? «À cause de la langue, répond-il. Je ne suis pas aussi à l'aise en anglais. Puis, de toute façon, V8 Passion n'aurait été qu'une autre publication noyée parmi tant d'autres dans ce coin de pays. Ici, c'est le seul magazine qui traite autant des voitures classiques, des muscle cars et des hot-rods américains! Et je travaille à la version anglaise de la publication.»

Évidemment, M. Monceaux possède des voitures américaines. Dès son arrivée au Québec, il a trouvé une Chevrolet Caprice 1992 en parfait état. Il aime cette grande américaine à moteur V8 de 305 pouces cubes, dont le coût d'exploitation n'est pas plus élevé, selon lui, que celui de n'importe quelle autre voiture récente. Il vient aussi de se procurer un VUS Jimmy 1991 pour tirer une remorque. Mais son vrai rêve s'est réalisé dernièrement alors qu'il a terminé la construction d'un «vrai hot-rod» on ne peut plus traditionnel, une Ford 1931.

Le projet de plus de deux ans a débuté avec un châssis découvert à Saint-Philippe. Il a ajouté une carrosserie tout métal, une réplique de Brookville Roadster d'Ohio, et un moteur Chevrolet 348 de la fin des années 50 coiffé de tubulures d'admission pour six carburateurs (trouvé à Granby). La suspension ainsi que les roues viennent d'une Ford 1940. Le pont arrière de type Halibrand Quick-Change a été découvert à une rencontre... Chrysler à Carlisle, en Pennsylvanie.

Le résultat est si étonnant qu'il s'est même fait offrir plus de 100 000$ en échange. Mais sa grande récompense est venue des visiteurs du récent Salon de l'auto classique de Montréal, où son Speedster était exposé. Leurs commentaires flatteurs l'ont convaincu qu'il avait fait le bon choix en venant au Québec.