Ford et Mercedes-Benz ont été les deux premiers à installer des ceintures de sécurité avec baudrier diagonal gonflable à bord de prototypes, en 2009.

Réaction de Ford quand on a vu que la concurrence était sur le coup? L'Ovale Bleu a été le premier, dès l'année suivante, à mettre un baudrier gonflable dans un véhicule grande série (l'Explorer 2011). Trois ans plus tard, voici Mercedes-Benz qui annonce que le sien, appelé Beltbag, «a reçu le feu vert et sera produit en série pour un modèle de classe luxueuse». La société allemande ne dit pas quand, ni sur quel modèle.

À la décharge de Mercedes-Benz, il y a une raison socioculturelle à ce long écart entre l'invention et la mise en production: «Le Beltbag a été conçu avec comme cible particulière les marchés émergents (Chine, Inde, Brésil, etc.), dit le constructeur allemand. Là-bas, le taux d'occupation moyen des places arrière atteint 30%, bien plus qu'en Europe.» Dans les pays émergents, la clientèle risque d'être plus multi-générationnelle, pense Mercedes.

L'Explorer de Ford, par contraste, est un véhicule familial dans son marché naturel, l'Amérique du Nord. Ce baudrier gonflable est une bonne idée: dans les collisions frontales, les passagers sont souvent blessés aux côtes par l'impact sur la courroie diagonale. Avec un baudrier gonflable, sa largeur est multipliée par trois en cas d'impact et le choc est mieux distribué.



Pause-espresso dans l'auto

En Italie, si; aux États-Unis, no way...

Fiat s'est mise dans l'eau bouillante aux États-Unis avec une option ingénieuse accueillie favorablement en Italie et dans tous les pays d'Europe où l'espresso est le café préféré. Le constructeur italien offrira en option aux Européens une cafetière espresso compacte, conçue spécialement pour la 500 L par la compagnie Lavazza. 

On ne sait même pas si la cafetière traversera l'Atlantique dans la version nord-américaine, l'année prochaine, mais les blogues américains se sont déchaînés sur le potentiel de distraction d'une telle machine à bord d'une auto. 

Un animateur du réseau CNN a même ironisé: «Rien de mieux pour la sécurité que faire couler un liquide à 200 degrés en textant à 80 milles à l'heure.» La controverse est d'autant plus étonnante que l'option machine à espresso a été annoncée très discrètement, dans un paragraphe de bas de texte d'un communiqué en italien sur la Fiat 500 L. Fiat, qui ne l'avait pas vue venir, a aussitôt précisé que sa machine à espresso automobile ne fonctionne que si la voiture est immobile. Autrement, la machine reste enfermée dans son cabinet et ne peut être mise en marche, dit Fiat. 

Cette cafetière espresso est une fichue bonne idée. Avant cette controverse, les chances de voir cette option en Amérique du Nord étaient déjà minces compte tenu de la préférence qu'ont la plupart des Nord-Américains pour le café généralement plus léger. À présent, on a autant de chances de voir cette cafetière dans la 500 L ici qu'une glacière à bière dans la console centrale et un moteur diesel sous le capot.

Photo fournie par Fiat

Peinture auto-nettoyante

Le lave-auto menacé?

Les constructeurs automobiles et leurs sous-traitants en peinture planchent depuis des années sur des peintures «auto-cicatrisantes», capables de se régénérer et de faire disparaître les égratignures. Voici que l'Université de technologie d'Eindhoven, aux Pays-Bas, affirme avoir conçu une peinture qui va plus loin encore: en plus d'auto-cicatriser les égratignures, elle n'a jamais besoin d'être lavée. 

Il existe déjà des laques résistantes à l'eau et antibactériennes, censées empêcher la saleté d'adhérer. Mais jusqu'à présent, elles sont fragiles et perdent assez rapidement leurs propriétés. La chimiste Catarina Esteves et son équipe affirment avoir réglé ce problème en incrustant les molécules aux agents chimiques protecteurs dans la peinture. Quand la peinture sèche, les molécules traitées par Mme Esteves se dressent, perpendiculaires sur la surface peinte, et se rabattent l'une sur l'autre comme autant de cheveux microscopiques. Si une égratignure endommage la première couche, celles du dessous se repositionnent et l'égratignure disparaît. De plus, cette configuration donne très peu de prise aux gouttelettes de pluie et au crachin qui contiennent la saleté. L'eau ruisselle au sol, emportant la poussière et le cambouis avec elles. Une averse occasionnelle suffit à garder l'auto propre. 

Ne comptez pas tout de suite sur cette peinture miracle, vous n'êtes pas encore débarrassé du lave-auto. Les chercheurs prédisent huit ans pour amener leur invention au niveau industriel.

Goodyear

Des pneus au soya dès 2015?

Goodyear vient de terminer des essais préliminaires sur des pneus dans lesquels de l'huile de soya remplace en partie le pétrole. 

La multinationale du pneumatique dit que c'est un succès financier, tant en usine que sur la piste d'essais. L'huile de soya se mélange mieux avec la silice lors de la fabrication; elle augmente de 10% la durée de vie de la semelle; elle permettrait à Goodyear d'économiser 26,5 millions de litres d'huile de pétrole par année. Sans compter que le procédé industriel requiert moins de chaleur, donc génère moins de gaz à effet de serre. Goodyear entreprend des tests rigoureux sur sa piste d'essai de San Angelo, au Texas, et s'ils sont concluants, les pneus au soya pourraient être sur le marché en 2015. Goodyear n'a pas soufflé mot du prix de ces pneus verts. 

Cela fera peut-être des pneus plus verts, mais Goodyear s'expose ainsi aux mêmes critiques de l'usage de l'éthanol fait de maïs et de soya: en utilisant des terres agricoles pour le transport automobile, on réduit la production alimentaire et augmente le prix des denrées comme la farine de soya utilisée en boulangerie et en pâtisserie. Cela étant, le soya se prête déjà à de nombreux usages industriels.

Photo fournie par Goodyear