Entre tableaux de bord qui clignotent et jeux vidéos liés à la conduite, les fabricants automobiles essaient de séduire les jeunes consommateurs, une génération rêvant plus d'électronique que de grosses cylindrées.

La «Mini» du constructeur allemand BMW offre le plus de gadgets cette semaine au salon automobile de Detroit (États-Unis), permettant aux conducteurs de faire de leur voiture un jeu vidéo ou de se transformer en DJ

Le système musical de la «Mini» module les niveaux de sons entre les différents haut-parleurs et ajoute des chansons au rythme des accélérations et des changements de direction.

La voiture peut aussi faire de la consommation de carburant un jeu vidéo. Sur un écran, le conducteur peut voir un poisson dans un bocal: quand la voiture brûle de l'essence pour rien, lors d'une trop brusque accélération par exemple, le bocal se renverse.

La nouvelle «Beetle» (coccinelle) de Volkswagen comprend un système Fender permettant de brancher une guitare électrique sur les haut-parleurs.

Moins rock'n'roll, le système de navigation de Hyundai permet aux parents de vérifier la vitesse à laquelle leurs enfants conduisent. Un dispositif quelque peu restrictif, mais qui pourrait les encourager à prêter leurs clés plus facilement.

La reconnaissance vocale, les connections Bluetooth, les systèmes de navigation, les radios internet et les moteurs de recherche deviennent la norme à bord, alors que les constructeurs tentent de rester en phase avec une génération qui a grandi à l'ère du numérique.

Pourtant, les ventes de voitures aux moins de 30 ans piétinent depuis quelques années, et, chose peut-être plus inquiétante pour les constructeurs, les adolescents en âge de conduire ne se précipitent plus pour obtenir le permis.

«La grande question pour le marché des jeunes conducteurs, c'est: est-ce qu'ils s'intéressent aux voitures?» remarque Jeremy Anwyl, président du site spécialisé Edmunds.com, interrogé par l'AFP.

«Personne n'a la réponse, parce que beaucoup de données ont été rassemblées pendant la récession, et quand on ne peut pas se payer quelque chose, on n'y pense pas», ajoute-t-il.

Les 80 millions de moins de 30 ans aux États-Unis représentent 40% des acheteurs potentiels de voitures, soit un marché de près d'un milliard de dollars.

«Ce serait une erreur de décrire les jeunes comme un groupe uniforme», fait toutefois remarquer Bob Carter, l'un des dirigeants de Toyota aux États-Unis dans un entretien avec l'AFP au salon de Detroit.

Certains sont toujours attirés par les voitures puissantes, quand d'autres sont plus attentifs aux questions écologiques, ou veulent simplement une voiture pratique et spacieuse pour transporter leur VTT ou leurs copains.

«Le dénominateur commun est le contenu technologique», affirme M. Carter.

Les constructeurs s'attendent aussi à ce que les jeunes acheteurs s'intéressent aux voitures de luxe une fois qu'ils seront installés dans leur vie professionnelle, et étoffent donc leur offre d'entrée de gamme.

«C'est une génération qui a grandi dans le confort», remarque Mark Templin, directeur aux États-Unis de Lexus, la marque haut de gamme de Toyota. «Ils sont attirés par les produits de luxe, comme les accessoires de cuisine, les vêtements, les sacs à main, ou les voitures.»