Quelle expérience sublime que de circuler à ciel ouvert sur de petites routes de campagne sinueuses par un bel après-midi d'été! C'est l'un des plaisirs de rouler dans un cabriolet. Je regrette de mettre tout de suite un terme à un si beau rêve, mais sachez que c'est pratiquement le seul beau côté d'une voiture découvrable.

En effet, les cabriolets, communément appelés par leur synonyme de décapotable ou en mauvais français, de «convertible» reviennent chaque printemps réveiller cette fièvre de plein air qu'éprouvent de très nombreux automobilistes.

D'où la nécessité de ramener à la raison tous ceux et celles qui sont sur le point de craquer pour ce type de voiture. Il suffit, pour cela, de décliner tous les arguments qui plaident contre les cabriolets.

Sécurité moindre

Il y a d'abord l'aspect sécurité qui se trouve compromis dans une voiture dotée d'une capote en toile ou encore en vinyle comme dans les décapotables bon marché. Car, l'absence d'un toit rend les occupants de la voiture très vulnérables en cas de tonneaux. Il est évidemment possible de contourner ce point faible en optant pour un cabrio doté d'arceaux anti-retournement qui, de concert avec des poutres de solidification autour du pare-brise, permettent une meilleure protection si jamais la voiture fait un tonneau.

Toujours au chapitre de la sécurité, il faut préciser qu'il n'y a rien de plus facile pour un voyou armé d'un couteau que de déchirer la capote, soit pour vider l'auto de son contenu ou, pire encore, de voler votre précieuse acquisition.

Soulignons aussi que les cabriolets ne sont jamais très choyés en matière de visibilité. Que ce soit directement vers l'arrière ou même de trois quarts arrière, il faut se montrer très prudent dans les manoeuvres de recul à cause de la petitesse de la lunette arrière.

Châssis affaibli

Un aspect moins connu des inconvénients du cabriolet est la perte de rigidité de la structure découlant de l'amputation du toit. Malgré tous les efforts déployés par les constructeurs pour contourner ce problème, rares sont des décapotables qui ne développent pas après plus de 10 000 km divers bruits de caisse. Ce problème a aussi des effets nocifs sur le comportement routier tant il est vrai que celui-ci a besoin d'un châssis solide pour s'exprimer pleinement.

Parmi les inconvénients qui varient d'un modèle à un autre, on peut mentionner le bruit de vent à haute vitesse et un coffre à bagages de volume réduit.

Les seuls cabriolets qui sont à l'abri de quelques-uns de ces irritants (le vol, les conséquences d'un capotage et l'affaiblissement de la structure) sont les roadsters munis d'un toit escamotable en métal comme le EOS de Volkswagen, le IS 250C de Lexus et celui qui fut à l'origine de cette architecture, le SLK de Mercedes-Benz. Par contre, ces modèles sont pour la plupart sévèrement démunis par des coffres à bagages de très faible capacité. Ils ont aussi comme désavantage majeur d'être plus chers que leurs rivaux à toit souple. Si je sais encore compter, le cabriolet sort de cette évaluation avec un score de 6 à 1 en sa défaveur. C'est suffisant pour y penser à deux fois avant de succomber au charme de cette ballade estivale sur votre petite route préférée.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Le coupé-roadster Lexus IS250C propose le meilleur de deux mondes, soit un toit dur en métal qui s'enfouit dans le coffre à bagages quand on désire rouler à ciel ouvert.