Au cours des 30 dernières années, bien des choses ont changé sous le regard des conducteurs. La jante du volant s'est épaissie et en son centre éclate une multitude de boutons. Les commandes tactiles se multiplient et l'écran autrefois réservé à la seule navigation par GPS va jusqu'à intégrer un calendrier. Restaient les sempiternels cadrans.

La plupart des autos ont conservé les compteurs à graduation circulaire. Certes, l'éclairage des compteurs est devenu plus sophistiqué. Il est parfois possible de personnaliser la teinte (spécialité Ford) ou de faire patiner les aiguilles sur un fond blanc, gris ou rouge... rien de révolutionnaire.

De quoi regretter la disposition insolite d'une Alfa Romeo Alfetta GT - sans doute pourquoi j'en possède une - avec son gros compte-tours perché au-dessus de la colonne de direction et tous les autres compteurs relégués au centre de la planche de bord. À cette époque c'était plus une planche, qu'un tableau.

Par chance, la pensée unique du tableau de bord se lézarde de nouveau.

Sans doute inspirés par les consoles de jeu, plusieurs constructeurs proposent un bloc d'instrumentation configurable. À son utilisateur de choisir sur quoi il désire être informé.

Cette lente évolution du tableau de bord n'est pas encore venue à bout de tous les anachronismes. Même les modèles les plus modestement motorisés sont pourvus de compteurs gradués parfois jusqu'à 250 km/h. Autre tabou : le compte-tours, dont l'utilité apparaît plus que discutable au regard du type de conduite qu'engendre l'extrême souplesse des moteurs modernes et de la généralisation de la boîte automatique. Superflu, le compte-tours du XXIe siècle est du genre lilliputien, guère plus large que la jauge de carburant, et souvent illisible.

L'avenir du tableau de bord est à la diversité et à la simplification, mais aussi au dédoublement grâce au procédé d'«affichage tête haute». Déjà disponible sur les modèles hauts de gamme, ce système ne cesse de cascader vers des modèles plus économiques comme en fait foi son apparition sur le CX-3 de Mazda (voir notre banc d'essai). Ce dispositif communément appelé HUD (Head-Up Display) ne se substitue pas à l'instrumentation classique, mais projette sur le pare-brise une image virtuelle.

Le HUD demeure hélas encore trop peu répandu, surtout en ces temps où les radars poussent comme des champignons. Pouvoir apprécier sa vitesse de près sans avoir à lever les yeux de la route n'est pas un luxe inutile.

PREMIER CONTACT

On ne peut tout contrôler. Il y a quelques semaines encore, j'étais convaincu de m'aligner au départ de ma première course automobile au volant de ma Lancia le week-end prochain. Erreur, ce sera plutôt aux commandes d'une Nissan lors de la deuxième manche de la Coupe Micra qui se déroulera sur le circuit Gilles-Villeneuve en juin. Lourde commande, mais le défi demeure néanmoins des plus palpitants surtout après mon premier contact avec la version «course» de la Micra, la semaine dernière sur le circuit du Mont-Tremblant. Incidemment, ce majestueux tracé des Hautes-Laurentides accueillera le week-end prochain la première manche de cette série qui s'annonce des plus enlevantes avec la participation de mes collègues Gabriel Gélinas et Brian Makse, en tant que pilotes invités et à qui nous souhaitons la meilleure des chances.