La décision de Nissan de commercialiser sa sous-compacte Micra à 9995 $ donne des idées à la concurrence. La semaine dernière Mitsubishi annonçait son intention de calquer - sans le dire ouvertement - le prix de sa Mirage sur celui de sa concurrente japonaise. Ce n'est qu'une promotion dont on ignore encore la durée de vie, mais cela marque sans doute le début d'une guerre de prix dans ce segment. Même Toyota y songe, elle qui lancera dans le chaud de l'été une version remaniée de sa petite Yaris. Tout ce branle-bas est à souhaiter puisque les consommateurs en seront les premiers bénéficiaires.

Bien entendu, à 9995 $, on a droit seulement qu'au strict minimum. Pas de boîte automatique, pas de climatiseur et de glaces électriques. Et après? Il y a une clientèle qui ne s'en offusque pas pour peu que leur auto les conduise du point A au point B. Et pas seulement les livreurs de pizza ou de poulet.

Ce choix délibéré pour une voiture à bas prix reflète des valeurs très rationnelles pour ces consommateurs, et ils sont plus nombreux qu'on l'imagine: quatre roues, un volant et une radio suffisent à leur petit bonheur. À chacun son imaginaire automobile. Après tout, la simplicité a parfois bien meilleur goût. En effet, à quoi bon s'offrir une voiture puissante et belle si l'on tient compte des embouteillages, de la qualité de la chaussée, des radars, du prix de l'essence, des tarifs des assurances sans parler des révisions. L'utilisation d'un véhicule neuf coûte souvent les yeux de la tête.

L'émergence de ces voitures bon marché inquiète cependant bien du monde. Rendre l'accessibilité à l'auto plus économique entraîne forcément une augmentation de la congestion et de la pollution et complique la tâche des promoteurs des transports en commun. Elle laisse aussi songeurs les amateurs qui voient dans ce mouvement encore embryonnaire vers le minimaliste un désintérêt des consommateurs vis-à-vis de l'objet automobile. Peut-être même un désamour. Ce serait pire.

Les flirts de l'industrie

Fascinant de voir les alliances, parfois ponctuelles, entre les constructeurs. Prenez par exemple la collaboration de Renault avec Smart pour la création des prochaines générations de ForTwo et Twingo. Ou encore le partenariat entre Mazda et Alfa Romeo dans la réalisation d'un cabriolet à roues arrière motrices (futures MX-5 et Spider Veloce) ou de Toyota et BM. pour freiner le cavalier seul de Porsche dans le secteur des voitures sportives. Mais ces «mariages» sont parfois de courtes durées. Il arrive même que les époux ne se rendent pas à l'autel.

C'est le cas par exemple du projet avorté entre Catheram et Alpine la semaine dernière. Ces deux entités - l'une française, l'autre britannique - devaient donner naissance à une sportive. Cette collaboration pilotée originalement par Carlos Tavares (aujourd'hui PDG du groupe PSA) est donc morte au feuilleton. Par chance, pas Alpine. Cette marque ressuscitée par Renault produira elle-même cette voiture sport attendue en 2016, vraisemblablement avec l'aide d'Infiniti, membre de l'Alliance Renault-Nissan.