BILLET Embraye-débraye, c'est fini

Aucun constructeur automobile ne le crie sur les toits, mais tous en sont persuadés: la boîte manuelle est appelée à disparaître. Finie la crise de nerfs dans les bouchons de circulation. Le rapport que l'on engage de la main droite tout en appliquant une pression du pied gauche sur l'embrayage constituera bientôt un geste à classer parmi nos souvenirs.

Qui s'en plaindra? Vous peut-être et tous ceux qui considèrent encore qu'une «vraie» voiture doit forcément disposer d'une pédale d'embrayage et d'un levier de vitesse. Au risque de vous choquer, vous avez tort. Les nouvelles voitures «à deux pédales» sont plus rapides, plus efficaces et souvent plus économiques à la pompe que celles qui en comptent trois.

Sceptiques? Regardez un peu l'offre des constructeurs d'automobiles d'exception. Les clients d'Aston Martin, de Ferrari et de Lamborghini, pour ne nommer que ceux-là, préfèrent aujourd'hui tous garder les deux mains sur le volant. Cela n'a pas toujours été le cas. Pour changer les mentalités, il a été nécessaire de leur rappeler que les pilotes de Formule 1, par exemple, changeaient eux aussi de rapport à l'aide de touches implantées derrière le volant. Et quand on leur a expliqué qu'ils avaient aussi la possibilité de se mêler à la circulation, ils ont été définitivement conquis. À tel point que plusieurs modèles commercialisés par ces marques réputées sportives ne proposent plus de boîte manuelle. C'est le cas de la Lamborghini Aventador dont la boîte met 50 millisecondes entre chaque rapport si l'on enclenche le mode Corsa. Qui peut faire mieux avec une boîte manuelle?

La boîte manuelle est condamnée, mais cela n'empêche pas certains constructeurs de l'offrir. C'est le cas par exemple de BMW, qui prétend que la moitié de la clientèle de ses Séries 1 et 3 préfère jouer du levier. Idem chez Porsche qui a développé à partir du canevas de sa boîte PDK la première boîte à sept rapports (voir notre banc d'essai sur la Porsche 911) pour satisfaire sa clientèle nord-américaine (les Européens préfèrent l'automatique).

 

Deux embrayages, c'est mieux

La boîte manuelle se meurt, car depuis longtemps, la transmission automatique supporte mieux le couple, toujours plus élevé, développé par les moteurs modernes en plus de satisfaire plus aisément aux normes d'homologation (consommation et émissions).

Autrefois pénalisée par sa lenteur, son inadaptation aux petites motorisations et ses réactions parfois déroutantes, la boîte automatique a énormément progressé surtout avec l'avènement de la boîte à double embrayage. Comme son nom l'indique, cette boîte possède deux embrayages. L'un pour les rapports pairs et l'autre pour les impairs. Par conséquent, elle demeure toujours en prise, mettant ainsi fin aux à-coups chaque fois ressentis au point mort. Puisque cette transmission se trouve constamment sur le rapport idéal, elle consomme moins. Et l'agrément de conduite? De loin supérieur à celui d'une boîte manuelle dont l'étagement est aujourd'hui bourré de «trous». À ce propos, nous vous invitons à comparer avec une Ford Focus pour en avoir le coeur net. Avec sa boîte à double embrayage, elle s'avère nettement plus sportive et agréable que celle équipée de la manuelle dont l'étagement favorise davantage la consommation que les accélérations et les reprises. Et le jour où Ford nous proposera la version ST et son moteur de quelque 250 chevaux, deux pédales vaudront aussi mieux que trois. L'automatique fait meilleur ménage avec la courbe de puissance d'une mécanique suralimentée par turbocompresseur qu'une manuelle.

Qu'on se le dise, l'épuisante crispation du mollet gauche dans les embouteillages touche à sa fin.

 

Le Cayenne aura droit au moteur diesel

La direction canadienne de Porsche refuse de confirmer, mais selon nos informations, une mécanique turbo-diesel fera son entrée sous le capot du Cayenne à compter de septembre 2012.

Salon de Tokyo

L'Auto se trouve au Salon de Tokyo cette semaine. Nous vous invitons à découvrir les nouveautés présentées au cours de cet événement à compter de mercredi.