Cadillac reprend des couleurs, l'Amérique respire. Il n'y a pas si longtemps, la marque de luxe américaine, balayé par l'adversité, ne proposait plus que des modèles ternes, parfois vieillissants. Même ses plus fidèles soutiens se dérobaient.

Plus bourgeoise qu'une Chevrolet, plus raffinée qu'une Buick, Cadillac a toujours joué la carte de la «classe américaine» et de l'originalité. Hélas, aux États-Unis, son principal marché, Cadillac ne faisait plus rêver les jeunes et ne fascinait plus grand monde. Comme l'ensemble du groupe General Motors, Cadillac négocie mal le virage des années 80. Minés par un niveau de finition quelconque et un design à l'ancienne, ses modèles s'escrimaient maladroitement à ressembler à des voitures allemandes ou japonaises.

Fondée en 1902, la marque a connu des hauts et des bas. On n'en voudra pas à ses fidèles de ne retenir que le meilleur de cette longue histoire. Les 10 dernières années surtout où la marque a entrepris un virage à 180° avec son programme «art and science». Celui-ci a donné naissance à des carrosseries anguleuses et des mécaniques rafraîchies. Cadilac retrouve des perspectives.

Pour retrouver son lustre d'antan. Cadillac a choisi de prendre des risques. Une voie qui n'est plus guère fréquentée par les constructeurs automobiles, devenus de plus en plus cauteleux. Avait-elle d'autres choix pour redorer le blason hérité d'Antoine de La Mothe Cadillac qui, a en croire la légende, l'aurait dessiné lors de son mariage au Québec en 1687.

Déjouant les plus sombres pronostics, la marque a rebondi. Elle n'a pas encore reconquis sa place sur son marché domestique, mais collectionne tout de même de jolis succès. Cadillac pointe aujourd'hui au quatrième rang derrière Mercedes-Benz, BMW et Lexus. Progrès en fiabilité, design renouvelé et original... Même les Californiens, toujours très entichés par les marques étrangères, ne sont pas restés insensibles aux efforts de cette marque centenaire, même s'ils hésitent encore à lui passer la bague au doigt.

Pour les convaincre, Cadillac a profité - comme sa rivale Lincoln - du plus important salon automobile de la côte ouest américaine pour y dévoiler son nouveau porte-étendard, la XTS. Il s'agit d'une berline haut de gamme assemblée au Canada chargée de prendre le relais des STS et DTS au sein de la gamme. Elle incarne la nouvelle image de Cadillac et inaugure une nouvelle ère - pour celle-ci - dans le domaine de la télématique et la mise en service d'une suspension pilotée à contrôle magnétique des plus sophistiquées. D'ailleurs, Cadillac a été l'un des précurseurs dans ce domaine, bien avant Ferrari qui aujourd'hui fait appel à une technologie similaire.

Aussi importante qu'elle soit pour l'image de son constructeur, la XTS n'est qu'une mise en bouche. Le plat principal sera servi à Detroit en janvier prochain avec le lancement d'un modèle d'entrée de gamme: ATS. Il s'agira d'une berline de taille compacte (pensez Série 3, A4 ou Classe C) qui ne rappellera en rien la ridicule Cimarron offerte dans les années 80, une Chevrolet Cavalier tapissée de cuir. On a hâte de voir.

 

LA VOITURE VERTE DE L'ANNÉE?

Les organisateurs du prix «Green Car of the Year» ont une fois de plus mystifié tout le monde en nommant la Honda Civic 2012, équipée d'un moteur fonctionnant au gaz naturel, voiture verte de l'année.

Photo: Lucy Nicholson, Reuters

Le vice-président de Honda aux États-Unis, Michael Accavitti, a reçu le prix pour la voiture verte de l'année remis à la Honda Civic Natural Gas au Salon de l'automobile de Los Angeles .