C'est inévitable. Mes collègues de la presse torontoise ne manquent pas la moindre occasion de me rappeler que LEUR salon figure parmi les plus importants du genre en Amérique du Nord. Pourtant, le Canadian International Auto Show est un salon automobile comme les autres. Pas mieux, pas pire que Montréal. Juste plus grand, plus lumineux.

Plus somptueux aussi? Peut-être bien, avec ses stands grimpés sur deux étages (quelques-uns, pas tous), ses aménagements cozy qui nous font (un peu) oublier l'ampleur de cette immense salle d'exposition répartie sur deux édifices.

Cette élégance a naturellement un prix. Pour les constructeurs qui engloutissent dans ce salon des sommes faramineuses et pour le public qui doit débourser 20$, soit 5$ de plus qu'à Montréal, pour obtenir un billet d'entrée.

Pour le reste, c'est à peu près la même chose. La marche y est tout aussi épuisante. En revanche, l'aire d'exposition, beaucoup plus aérée, favorise la comparaison entre les modèles convoités. Voilà sans doute l'un des seuls avantages de Toronto face à Montréal: l'espace. Le second porte essentiellement sur les dates du salon torontois qui, contrairement à Montréal, n'entrent pas en conflit avec LE plus gros show américain: Detroit.

Hormis la présence de l'A6 (Audi), de la Série 6 cabriolet (BMW), de la Prius V (Toyota), de la Veloster (Hyundai) et de quelques autres «réchappées» des salons de Detroit et Los Angeles, le salon de Toronto n'a aucune raison de toiser l'événement montréalais qui s'est avéré nettement plus excitant avec notamment plusieurs avant-premières dont deux nord-américaines (Hyundai Accent et BMW X1).

À en juger par les réactions du parterre du CIAS, ce sont plutôt les nombreux véhicules concepts qui ont suscité le plus de curiosité, dont la Focus Electric, modèle appelé à connaître les joies de la production en série.

Deuxième observation: l'engouement de nos collègues torontois à l'égard des petites voitures, comme en fait foi la réaction très positive de l'assistance au dévoilement de la Buick Verano ou de la Honda Civic Concept. Les ventes de ces modèles peu gourmands explosent dans cette province qui n'a pas toujours, comme au Québec, compris l'adage voulant que dans les petits pots...

On pouvait raisonnablement comprendre pourquoi General Motors «cachait» sa nouvelle Camaro cabriolet à Montréal, mais à la surprise de plusieurs, cette voiture n'a pas fait plus d'étincelles en Ontario, où elle est pourtant maintenant assemblée. Noyée au milieu des autres produits du constructeur américain, la Camaro n'a pas eu droit à la moindre mention des dirigeants de l'entreprise. On s'étonnait toutefois des dizaines de Fiat 500 exposées, alors que Montréal n'a eu droit qu'à une seule unité. La petite italienne n'est-elle pas taillée sur mesure pour le marché québécois et son Palais des congrès trop étriqué?