Dans cette version SE, la finition reste simple mais pas minimaliste, et les assemblages sont très corrects. L'intérieur est noir mais pas triste, grâce à ce faux fini nickelé. Le siège conducteur, un peu mince mais confortable, se règle en hauteur, ainsi que le volant. À l'arrière, les places sont très convenables pour deux adultes. C'est un peu serré au niveau des épaules, mais pour les jambes et les hanches, ça va. Signalons de plus que l'assise de la banquette est d'un moelleux étonnant pour cette catégorie, et que le dossier est couronné par deux appuie-tête réglables. Les espaces de rangement ne sont pas légion et hormis l'accoudoir amovible du baquet du conducteur, la Wave ne comporte aucune astuce ou innovation.

Économies difficiles à réaliser

Pour cette ultime révision avant la refonte complète du modèle, les ingénieurs ont corrigé la suspension dans le but de réaliser un meilleur compromis entre confort et tenue de route. Pour ce faire, les voies arrière ont été élargies pour accroître la stabilité, et de nouveaux ressorts et amortisseurs ont été amalgamés à des coussinets plus costauds. Des transformations qui ne transfigurent pas le comportement de la Wave : il n'est pas aussi «européen» que ses concepteurs aimeraient nous le faire croire. Les suspensions se révèlent bruyantes sur route dégradée et atténuent difficilement les mouvements de caisse.

Sur les petites routes vallonnées des Cantons-de-l'Est où nous l'avons essayée, la Wave est tout de suite à son aise. La suspension, campée sur des pneus à taille relativement haute, est confortable, même sur les routes déformées que nous avons parcourues. La caisse semble prendre, au passage d'un dos d'âne par exemple, une courte autonomie planante par rapport aux roues, rivées au sol. La voiture n'est pas désagréable; elle est plutôt efficace sur le réseau secondaire, à condition de respecter scrupuleusement les limites de vitesse. La tenue de route est correcte, mise à part une petite légèreté du train arrière lors d'un freinage en courbe par exemple. Les freins font ce qu'on leur demande.

Les trois premiers rapports de la boîte «tirent court» si l'on souhaite transporter famille et bagages; les deux derniers sont plutôt longs, en ce qui concerne l'économie. Mais cela n'est guère gênant, car la voiture est somme toute assez légère. La boîte accroche un peu et le verrouillage des rapports manque de fermeté. En revanche, l'embrayage est doux et facile à moduler. Mais sur l'autoroute ou dans les faux plat, le moteur, un quatre cylindres de 1,6 litre, n'est pas plus vaillant qu'il ne le faut au chapitre des accélérations et des reprises; les bruits qu'il produit troublent la quiétude ambiante. En revanche, petit détail à souligner, le sifflement du pilier A avant droit, observé durant un essai antérieur, a disparu. Conséquence d'un meilleur aérodynamisme ? Ses concepteurs prétendent que oui.

Le manque de tonus de la mécanique ne serait pas une tare si la Wave consommait moins vite les 45 litres de son réservoir d'essence. En ville surtout, où nous avons enregistré une moyenne de 10,4 L/100 km. À titre de comparaison, une Accent de cylindrée équivalente consommait 2,2 L/100 km de moins lors d'un test de consommation réalisé il y a quelques semaines. Par chance, sur l'autoroute, la Wave se compare favorablement à ses concurrentes à ce chapitre.

En fin de compte, à notre avis, la version SE de la Wave se justifie assez mal. Les petites touches de confort (glaces et rétroviseurs électriques, etc.) ne peuvent, à elles seules, masquer les limites du châssis et du moteur. Nous lui préférons la version de base, sans le moindre accessoire : elle est plus convaincante et c'est une vraie auto minimaliste, qui vous amène sans souci du point A au point B.

Pour joindre notre collaborateur : eric.lefrancois@lapresse.ca

Des vagues? Cette Pontiac n'en a fait aucune depuis son arrivée sur le marché, à l'automne 2004. Elle n'est ni très talentueuse, ni très sophistiquée. D'accord, et après! Son dossier de fiabilité comporte très peu de taches et il est difficile de ne pas tendre l'oreille lorsqu'un constructeur annonce un nouveau modèle pour moins de 13 000 $. Est-ce une bonne affaire, alors?

Vendue exclusivement sur le marché canadien, la Wave n'est rien d'autre qu'une Chevrolet Aveo roulant sous un nom d'emprunt. Tout comme la sous-compacte de Chevrolet était elle-même la Kalos de Daewoo.

Cette année, seule la berline Wave (un modèle à hayon est aussi proposé) fait l'objet d'une timide métamorphose, avant sa mutation complète prévue pour 2009, selon nos sources. Bien que plus longue (+75 mm), plus haute (+10 mm), plus large (+40 mm), la Wave conserve la même habitabilité que sa devancière, à l'exception de la garde au toit à l'arrière (réduite de 5 millimètres en raison de l'apparition de la banquette de style «théâtre»). Il faut soulever le couvercle de la malle pour découvrir les bénéfices de cette carrosserie plus ample. Avec le seuil à la hauteur du pare-chocs, donc facile à charger, la Wave propose presque autant d'espace utilitaire qu'une Accent, sa rivale désignée.

Il en est des voitures comme des gens. Certains ne sont pas franchement photogéniques. La Wave paraît mal sur papier. Mais elle est simple, sans chichi. Oubliées, les prouesses des stylistes! Cette voiture est une berline à la robe sans âme, conçue pour plaire aux premiers acheteurs mais aussi à ceux et celles pour qui l'automobile se résume à quatre roues et à un volant. Qu'à cela ne tienne, en matière de personnalisation, cette Pontiac se prête volontiers aux exigences de la clientèle. Moyennant 1120 $, la Wave aura un aileron sur son coffre et des jantes en alliage de 15 pouces, des commandes audio dupliquées au volant, un iPod et six haut-parleurs.

Le futur propriétaire peut également ajouter au modèle de base un groupe de sécurité (960 $), lequel comprend un dispositif antiblocage ABS et des coussins de sécurité latéraux avant, un toit ouvrant (985 $), un changeur de disques compacts (360 $), une boîte automatique (950 $) et un climatiseur (1150 $). Cet appareil est offert de série sur la livrée SE, proposée à compter de 15 495 $. Outre le climatiseur, l'écart de prix entre le modèle de base et la SE s'explique par la présence d'une télécommande centralisée pour le verrouillage des portières, de phares antibrouillard, de glaces et de rétroviseurs à commandes électriques, pour ne nommer que ceux-là. Ainsi équipée, la Wave a tout d'une grande. Même son prix, comme en fait foi celui du modèle essayé : 18 660 $. À cela, il faut ajouter les frais de transport et de préparation (1045 $), les taxes et hop! la petite voiture de 15 000 $ vous en coûte plus de 20 000 $. La tentation est alors très grande de lorgner du côté de la catégorie supérieure.