Le constructeur automobile américain Ford a annoncé vendredi la suppression d'environ un tiers supplémentaire de ses effectifs en Amérique du Nord dans le cadre de son plan de restructuration, et avancer à 2008 certains objectifs de son redressement.

Le constructeur automobile américain Ford a annoncé vendredi la suppression d'environ un tiers supplémentaire de ses effectifs en Amérique du Nord dans le cadre de son plan de restructuration, et avancer à 2008 certains objectifs de son redressement.

Ford a annoncé la suppression de 14 000 emplois chez ses salariés tout en précisant que 4000 départs avaient déjà eu lieu au premier trimestre, selon un communiqué.

Les 10 000 réductions restantes seront effectuées via des départs en retraite anticipés, des départs volontaires «et des départs non volontaires si cela doit être nécessaire».

Cette mesure s'ajoute à un programme de départs volontaires, annoncé jeudi soir par le syndicat de branche UAW, qui s'adresse aux employés affiliés à ce syndicat --chez Ford et dans les usines de composants--, soit 75 000 personnes éligibles.

Désormais, le volet social de la restructuration de Ford est avancé à 2008.

Ford avait initialement prévu de supprimer 30 000 emplois en Amérique du Nord d'ici à 2012 et de fermer 14 usines, selon les grandes lignes du plan de redressement dévoilé en janvier. Avec les nouvelles suppressions de postes annoncées vendredi, ce sont un tiers de ses effectifs en Amérique du Nord qui vont disparaître.

Le deuxième constructeur automobile américain a également indiqué qu'il ne comptait pas revenir à la rentabilité pour ses opérations automobiles en Amérique du Nord avant 2009 et qu'il allait fermer ou vendre toutes ses activités dans les pièces détachées et les équipements automobiles d'ici à fin 2008.

Ces fermetures «entraîneront des réductions d'effectifs supplémentaires» pour le groupe Ford, a indiqué ce dernier, sans chiffrer cette nouvelle coupe dans les effectifs.

«Les mesures que nous annonçons aujourd'hui font partie d'un ensemble de mesures qu'Alan Mullaly (le nouveau PDG) et nos équipes vont appliquer afin de renouer durablement avec la profitabilité», a expliqué le président du Conseil d'administration Bill Ford, cité dans le communiqué.

Ce dernier a rappelé que le groupe avait récemment déjà pris des mesures allant dans le même sens, citant la réduction de 21% de la production en Amérique du Nord et le souhait de vendre la mythique marque Aston Martin.

Ce plan de restructuration renforcé doit permettre à Ford de réaliser 5 milliards de dollars d'économies par an sur ses coûts opérationnels.

Côté production, le constructeur souhaite apporter des améliorations sur 70% de ses modèles dans les marques Ford, Lincoln et Mercury d'ici à la fin 2008, et compte «mettre la priorité sur les segments en croissance», citant les «crossover», ces véhicules dotés d'une carrosserie de 4x4 et équipés d'une motorisation de berline.

«Les plans de restructuration d'une telle magnitude réussissent lorsque les capacités et les coûts sont alignés avec une vision réaliste de la demande», a commenté le PDG Alan Mullaly, dans le communiqué.

M. Mullaly a été débauché de chez Boeing pour prêter renfort à l'héritier du groupe, Bill Ford, qui n'occupe plus que la position de président du Conseil d'administration. M. Mullaly, nommé la semaine dernière, s'est bâti une réputation de tailleur de coûts à la tête de l'aviation commerciale, division qu'il a redressée avec succès.

Ford a accusé au premier semestre 1,4 milliard de dollars de perte nette après un bénéfice de 2,1 milliards sur l'ensemble de 2005.