Elle est Québécoise, elle est belle et elle s'appelle Pléthore! Non, ce n'est pas une danseuse du ventre ni une nouvelle vedette de la chanson. Pléthore, c'est une voiture exotique, le fruit de l'imagination du Lavallois Luc Chartrand.

Elle est Québécoise, elle est belle et elle s'appelle Pléthore! Non, ce n'est pas une danseuse du ventre ni une nouvelle vedette de la chanson. Pléthore, c'est une voiture exotique, le fruit de l'imagination du Lavallois Luc Chartrand.

Pléthore est née Locus il y a environ sept ans. C'est qu'au début, un ami italien de Luc l'avait amicalement rebaptisée Locus. Il a donc voulu transposer ce surnom à sa voiture de rêve mais plus d'un lui a suggéré de changer de nom car Locus, c'était trop près de Lotus. Il lui aura fallu beaucoup de temps mais tout récemment, il tomba sur le mot Pléthore qui signifie «surabondance». «Voilà le nom qui correspond le mieux à ma voiture, de nous dire l'artisan. Elle offre une abondance de tout. Elle est plus imposante, plus large et plus spacieuse que toute concurrente. Et elle offrira tant de puissance que ce ne sera presque pas croyable».

La Pléthore est une auto exotique à trois places avec poste de conduite au centre. Suite à plusieurs essais, Luc a du en redessiner l'avant pour se plier aux exigences de Transports Canada qui voulait des phares mieux positionnés. Le nouvel avant n'a donc plus rien à voir avec celui des premiers prototypes. Certaines pièces sont empruntées de véhicules déjà existants, surtout des éléments qui auraient été trop coûteux à fabriquer. Mais la carrosserie est le fruit du travail de Luc. La caisse autoporteuse du bolide sera de fibre de carbone aussitôt que le prototype final que nous verrons au salon de l'auto de Montréal au cours des prochains jours sera approuvé par divers organismes de sécurité. Un entrepreneur québécois en fibres de carbone serait sur le point de venir appuyer Chartrand dans son projet

Question mécanique, Luc avait d'abord prévu un V8 de production en position centrale combiné avec une boîte-pont déjà existante. Mais il y a eu de récents développements et il se pourrait bien que la Pléthore soit propulsée par un V8 de 5,1 litres de nouvelle conception. Il développerait quelque 750 chevaux, mais Luc en prévoit une version de compétition de plus de 1300 chevaux conçue avec l'aide du pilote québécois Alexandre Tagliani. Cette version s'appellera alors Tag!

Luc Chartrand prévoit que la production de la Pléthore devrait débuter d'ici l'été prochain. Il espère pouvoir en livrer près de 400 par année, «Tout comme Lamborghini" dit-il avec des éclairs dans ses yeux. La Pléthore du salon de Montréal est un prototype en fibre de verre de la véritable voiture de production. Elle a été terminée dans les ateliers de HTT Locus Technologies situés dans les édifices industriels de l'Autodrome St-Eustache près de Montréal: "Et j'ai même une piste d'essai à ma disposition», de nous dire le petit constructeur en nous parlant du circuit local.

Qui est Luc Chartrand?

Luc Chartrand est un concepteur et une entrepreneur de la même trempe que les Ralph Gilles (Chrysler 300), Paul Deutschman (Corvette Callaway), Simon Lamarre (Volco C-30) et autres vedettes québécoises du design automobile. Sauf que Chartrand n'a jamais voulu travailler pour un grand constructeur automobile. Il a préféré construire ses propres voitures dans de modestes ateliers de Laval.

Son rêve a toujours été de créer une véritable voiture exotique purement québécoise. Après avoir construit des répliques de Lamborghini et adapté des répliques de carrosserie de Ferrari sur des Pontiac Fiero, il s'est appliqué à concevoir la voiture de ses rêves, une voiture qu'il voit déjà conquérir le marché des exotiques. C'est la Pléthore que certains ont déjà vue sous une première forme il y a quelques années dans une exposition de voitures sport à Montréal.

Évidemment, Luc Chratrand doit aussi gagner sa vie. Même s'il a réussi à obtenir quelques commandites, ce n'est pas suffisant pour mener ses projets. En plus de créer certains véhicules pour des fins cinématographiques, il travaille avec le pilote québécois Alexandre Tagliani à la conception de volants de compétition en fibre de carbone, son matériau de travail préféré. En affaires depuis plus de 28 ans, Luc Chartrand a plusieurs autres plans en tête. Il y a de fortes chances que nous en entendions parler encore longtemps.