Tous les cinq ans, Harley-Davidson convie les amoureux de la marque à faire un grand pèlerinage à Milwaukee, berceau du mythique constructeur de motos américain.

Mais le 105e anniversaire de Harley-Davidson a quelque chose de particulier cette année, car il coïncide avec le 25e anniversaire du Harley-Davidson Owners Group - mieux connu sous le nom de HOG - dont les multiples sections comptent aujourd'hui plus d'un million de membres.

On s'attend à ce que de 400 000 à 500 000 motards, dont plusieurs Canadiens, convergent vers le Wisconsin à temps pour les festivités, qui se dérouleront du 28 au 31 août.

Le Retour aux sources - c'est le nom qu'on donne aux différentes randonnées qui culmineront à Milwaukee - passera par plusieurs villes du pays, dont Rimouski le 22 août, Québec, Victoriaville, Sherbrooke et Montréal le 23.

La métropole sera d'ailleurs le théâtre d'une grande fête Harley-Davidson le 23 août au stade Uniprix, l'une des trois au pays avec Toronto et Winnipeg. Marie-Chantal Toupin sera la tête d'affiche de su spectacle, précédée du bluesman surdoué Steve Hill et des Pinups Saints, une troupe de danse qu'on dit «plus que provocante».

Selon Chantal Cournoyer, de Harley-Davidson Montréal, de 1500 à 2000 passionnés de Harley devraient se présenter au stade avec leurs rutilantes montures avant de poursuivre leur route vers Milwaukee. Pour le reste, «vous n'avez pas à rouler pour vous éclater: participation ouverte à tous», comme le dit la publicité.

Groupe sélect

Que les profanes en profitent, car les aficionados de la marque n'ont pas tendance à se mêler au grand public, pas plus qu'à la masse motocycliste.

Selon Serge Brousseau, des HOG de Québec, c'est partiellement dû au fait que l'image de Harley-Davidson a autrefois été associée aux motards criminels. «Cela a sans doute contribué à nous donner une image négative, explique M.Brousseau. On s'est donc retrouvé un peu à part des autres, un sentiment que les membres se sont mis à apprécier avec le temps. C'est ce que les amateurs de Harley recherchent, un petit côté rocker.»

Évidemment, la machine est essentielle au mythe. Sans elle, il n'y a rien. «La passion commune, c'est la moto, reconnaît M.Brousseau, propriétaire d'une Harley-Davidson depuis 2003. C'est cette passion qui nous unit et qui fait qu'on oublie tout.»

«La première chose que l'on ressent, c'est la vibration de la machine, la sensation qu'il existe un lien entre l'humain et la machine, poursuit-il. Ensuite, il y a le son, incomparable - qui est d'ailleurs breveté. Enfin, il s'agit d'une moto que l'on peut personnaliser dans les moindres détails.»

Cela dit, HOG International a ouvert la porte à tous les types de motocyclistes, mais cela n'enchante pas les différentes sections régionales - il y en a 24 au Québec, qui regroupent 9500 membres. «On accepte d'autres types de motos le temps de quelques randonnées, mais après on espère que la personne va s'acheter une Harley, avoue M.Brousseau. De toute façon, on sait tout de suite si la recrue est faite pour rouler en Harley. Il y a des gens qui ne sont pas à l'aise avec le mythe.»

On essaie néanmoins de se débarrasser de l'image négative parfois encore associée à Harley. D'abord, chaque section des HOG fait annuellement un don à un organisme caritatif de son choix. On encourage aussi fortement les membres à se comporter de façon civilisée, notamment en évitant de faire pétarader inutilement leur moteur.

«Ils nous est arrivé de nous faire entourer par des policiers alors qu'on roulait en groupe de 25 ou 30 motos. Des citoyens avaient cru qu'on était des Hells Angels. Au début, je trouvais ça comique. Maintenant, ça me dérange, reconnaît M.Brousseau. On veut tenter de changer notre image. On a davantage d'exposition dans les médias, on a même ouvert le spectacle de Diane Dufresne dans le cadre des festivités du 400e de Québec. On veut que les gens nous voient et apprennent à nous connaître.»

Même si cela risque de faire fuir les purs et durs. «Il y a les motocyclistes qui roulent en Harley et il y a les harleyistes, explique M.Brousseau. Un harleyiste, c'est quelqu'un qui a un siège de toilette Harley et qui achète des bobettes Harley à ses enfants. Pour ma part, je me vois avant tout comme un motocycliste.»

Un motocycliste qui va se rendre à Milwaukee pour fêter les 105 ans de sa marque fétiche, pour ensuite poursuivre sa route jusque sur la côte Ouest américaine. Retour à Québec le 1er octobre.