Quand on est petit et qu'on joue au hockey dans la ruelle, l'hiver, il y a toujours le « petit gros ».

Il est lent, tout le temps en retard sur le jeu et maladroit avec la rondelle, mais on n'a pas le choix de le faire joué : c'est le petit frère du meilleur joueur de la bande! Tout ça pour dire que le petit gros de l'industrie automobile, c'est sans contredit le Hummer H3.

 

Le H3 est un VUS de format intermédiaire, beaucoup plus petit que le H2, qui se situe dans un intervalle de prix le mettant aux prises avec d'autres 4x4 beaucoup plus attrayants, comme le Jeep Grand Cherokee et le Toyota 4Runner. Ces derniers sont plus attrayants, surtout parce qu'ils sont plus richement garnis, à l'intérieur, et qu'ils sont en mesure d'abattre le même type de boulot hors-piste qu'un Hummer de la trempe du H3.

 

Car à l'intérieur, ce n'est pas la joie. Contrairement à la silhouette familière, mais distinctive du H3, son habitacle est vraiment, vraiment décevant. Plastique gris foncé mur à mur, accessoires réduits à leur plus simple expression, c'est un retour aux années 80. Malgré cette simplicité volontaire, l'ergonomie aussi est à discuter : opérer la commande des fenêtres relève pratiquement de l'exploit, tout comme être confortable à l'arrière.

 

C'est aussi la mécanique du H3 qui lui confère ce caractère de petit gros. La cylindrée de base est insuffisante. Sur autoroute, la boîte manuelle de série ne parvient pas à tirer assez de jus des cinq cylindres pour effectuer des dépassements convaincants. En ville... En ville! Disons que sa consommation d'essence excessive devrait suffire à limiter les déplacements urbains au volant d'un H3.

 

Et on ne parle pas de la suspension sautilleuse et instable de ce véhicule. Ce serait achever un portrait déjà très peu flatteur d'un véhicule qui, pour le prix, n'a vraiment pas sa place sur le marché. Mais comme le petit gros dans l'histoire : on est pris avec pareil.