Une coalition d'entreprises et de syndicats américains a lancé le «Made in America National Bus Tour» à travers le coeur industriel des États-Unis, pour sensibiliser les consommateurs et les politiciens américains à l'importance de l'industrie automobile pour la richesse collective américaine.

L'autocar «Made in America» est parti de l'hôtel de ville de Dearborne, la banlieue de Detroit où Ford Motors a son siège social et où le syndicat United Auto Workers a une de ses plus importantes sections locales.

 

Parmi les personnalités publiques qui ont pris la parole devant plusieurs centaines de personnes, il y avait le révérend Jesse Jackson, défenseur des droits civiques bien connu. L'autocar a ensuite pris la route de Hamtramck, au Michigan, où General Motors a une de ses 47 usines aux États-Unis.

Le géant à genoux de l'automobile va fermer 13 de ses usines d'ici peu et doit commencer cette semaine à identifier lesquelles.

Une manifestation était prévue à Hamtramck, où plusieurs politiciens fédéraux, chefs d'entreprises, chefs syndicaux et maires devaient se joindre au révérend Jackson.

La tournée a été lancée par l'Alliance for American Manufacturing, une association fondée par des entreprises manufacturières et le syndicat de métallos United Steel Workers.

Leo Gerard, président des United Steel Workers, a affirmé que la tournée était une tentative d' «égaliser les chances» de l'industrie américaine de l'automobile, dont dépendent 7,2 millions d'emplois directs ou indirects. Il a montré du doigt, en particulier, le déséquilibre commercial avec des pays comme le Japon., qui exportent plus de véhicules aux États-Unis qu'ils n'en importent.

«Les dés sont pipés contre nous» a dit M. Gerard lors d'une conférence de presse à bord de l'autocar Made in America, en route pour Hamtramck. «Nous voulons que la compétition se fasse selon des règles équitables».

Traditionnellement, réclamer des «règles équitables» et une «égalité des chances» aux États-Unis, est un appel à des mesures protectionnistes.

«Nous voulons que nos compatriotes réalisent que ceci n'est pas juste une campagne pour quelques milliers d'emplois, c'est un combat pour la base industrielle des États-Unis et une lutte pour la classe moyenne», affirme M. Gerard.

Après Hamtramck, l'autobus doit faire un arrêt à Sterling Heights, où une usine Chrysler employant 1400 personnes doit fermer. Vient ensuite une autre manifestation dans la ville de Pontiac, ville hautement symbolique à cause de l'annonce récente par GM de l'abandon de la marque Pontiac fondée il y a 83 ans.

Mais l'arrêt à Pontiac est plus que symbolique, puisque la population locale craint que GM n'y ferme l'usine géante d'Orion, à 13 km de Pontiac. De plus, Chrysler a son siège social à 6 km de Pontiac.

La tournée doit se poursuivre dans l'État du Michigan, où est concentrée une grande partie du secteur automobile américain.

Mais la campagne d'information et de pression sur les élus est nationale. Il y a en fait quatre Autobus «Made in America» faisant autant de tournées qui ont commencé hier. Tous les États où se trouvent des usines de voitures sont incluses, aussi loin que le Texas et la Louisiane.

Sources: Alliance for American Manufacturing et Detroit News