Lancé dans la mêlée tardivement, en 2005, pour rivaliser avec les Toyota Highlander (2001), Buick RendezVous (2002) et Chrysler Pacifica (2004), le Freestyle est un jeunot qui a vieilli prématurément.

Malgré ses nombreuses qualités, le Freestyle a été incapable de surmonter son retard commercial face à la concurrence. À ce chapitre, Ford semble ne pas avoir appris de ses erreurs du passé - les hésitations peuvent parfois semer le doute auprès des consommateurs.

Rappelons que les tergiversations entourant la commercialisation de la fourgonnette Aerostar en 1986, soit deux ans après le dévoilement de la Dodge Caravan, avaient creusé un écart important que l'Aerostar - et ses ascendantes Windstar et Freestar - n'ont jamais pu rattraper. Bref, c'est le même scénario qui semble s'être répété avec le Feestyle.

Cette année, le fait que la plupart de ses rivaux aient fait peau neuve a obligé Ford à relancer la carrière de son multisegment en changeant son nom pour Taurus X. Bonne ou mauvaise idée? Le temps nous le dira. Mais, disons tout simplement que l'appellation de Freestyle convenait parfaitement à ce véhicule qui se situe à mi-chemin entre une familiale et un VUS.

Les stylistes ont saisi la chance de redessiner sa partie avant selon les préceptes du Edge. Ce qui lui donne des airs de jeunesse, car si les lignes du Freestyle se sont démodées aussi rapidement, avouons qu'il le devait principalement à sa calandre désuète calquée sur celles de sa défunte soeur Freestar et les anciennes générations de ses frères Explorer et Expedition.

Quoi qu'il en soit, l'adage voulant que l'habit ne fasse pas toujours le moine sied parfaitement au Freestyle. Sous sa robe surannée se cache la plateforme éprouvée du Volvo XC90. Rigide à souhait, ce châssis procure un comportement routier stable et rassurant. Le seul bémol est l'assemblage de la carrosserie, qui peut laisser entendre quelques bruits de caisse.

Sous le capot, les 203 chevaux du V6 de 3 litres sont un peu justes pour un véhicule dont le poids dépasse les 1800 kilos. Toutefois, il s'agit d'une mécanique qui a fait ses preuves.

Pour diriger le couple aux roues motrices, Ford s'était laissé tenter par l'expérience de la boîte CVT. Peu convaincante mais offrant une économie de carburant certaine, cette transmission était plutôt mal adaptée à un véhicule à vocation utilitaire.

Heureusement, cette dernière n'est pas de retour dans le Taurus X. Quant au rouage intégral Haldex, qui équipe aussi le XC90, ce mécanisme à commande électronique s'avère plus efficace sur les surfaces glissantes que les systèmes dits réactifs de la concurrence.

Les faiblesses les plus évidentes de ce véhicule qui est relativement jeune sur le marché de l'occasion sont les freins, les suspensions et le système à injection. Dans l'ensemble, si le véhicule a été bien entretenu, le Freestyle est un choix à considérer.