Après deux ans d'exploitation, le réseau public provincial de bornes de recharge présente un bilan «très positif», comme en témoigne le nombre record de recharges mensuelles établi le mois dernier (1130). La croissance semble au rendez-vous pour le Circuit électrique. Reste à maintenir la cadence, qui dépendra beaucoup des constructeurs automobiles.

Les derniers chiffres dévoilés par Hydro-Québec et ses partenaires fondateurs de ce premier réseau public au pays sont synonymes de croissance. De mars 2013 à mars 2014, le nombre de recharges mensuelles sur l'ensemble du réseau est passé de 350 à 1130, ce qui révèle une utilisation accrue et un nombre toujours plus grand d'automobilistes verts. Près de 70% des conducteurs de véhicules électriques ou hybrides branchables possèdent une carte d'accès à ce réseau, soit 1774 utilisateurs sur plus de 2600 véhicules branchables en circulation dans la province.

Autre chiffre significatif, la durée moyenne d'une recharge sur une des bornes à 220 volts est de deux heures et demie. «Ce qui indique que cette recharge sert réellement lorsqu'elle est requise», dit-on du côté d'Hydro-Québec.

«Il y a deux éléments très rassurants. D'une part, la demande de partenariat se maintient. De façon répétée, l'intérêt est là. D'autre part, le nombre de recharges est en constante croissance», commente Pierre-Luc Desgagné, vice-président affaires publiques et gouvernementales d'Hydro-Québec.

Les partenaires qui investissent dans l'élaboration de ce réseau sont soit des entreprises soit des municipalités ou institutions publiques. Leur intérêt s'explique par le fait qu'elles répondent à une demande de leurs clients et citoyens, affirme M. Desgagné. Ces partenaires privés et publics «veulent également faire du développement durable et se positionner comme tel», ajoute-t-il.

Sorel-Tracy emboîte le pas

Dernier exemple en date, la Ville de Sorel-Tracy s'est récemment jointe au réseau en installant trois bornes sur son territoire qui seront prêtes d'ici le mois de juin.

«Ce n'est pas juste pour nos citoyens, c'est aussi pour tous nos visiteurs. On ne veut pas être isolé, on veut faire partie du réseau tout simplement. C'est incontournable, selon nous. Et on croit à plus de voitures électriques à l'avenir», explique Louis Latraverse, porte-parole de la Ville de Sorel-Tracy.

Un optimisme partagé chez Brio, 60e partenaire du réseau. «La voiture électrique, ça va venir. Nous, on est patients», soutient Charles Alexander, chef de l'exploitation et vice-président marketing de cette jeune entreprise conceptrice et exploitante de lave-autos autonomes qui recyclent les eaux de lavage.

Les initiateurs du Circuit électrique vont justement devoir encore patienter. L'introduction de modèles électriques sur le marché ne s'est pas faite au rythme qu'ils l'espéraient lorsqu'ils ont inauguré ce réseau en mars 2012.

Même si l'arrivée prochaine des Cadillac ELR et Kia Soul électrique va étoffer l'offre, le déploiement de ce réseau va encore dépendre des stratégies et éventuels progrès des constructeurs automobiles.

«On va maintenir un rythme de déploiement soutenu et intelligent, précise Pierre-Luc Desgagné. Cette année, on ajoutera une centaine de bornes.»

L'un des objectifs sera d'essayer de combler «les trous» sur le territoire. C'est pourquoi un partenariat comme celui signé avec Brio, par exemple, est un rapprochement naturel. «On a une approche très verte. Comme le Circuit électrique. Nos emplacements sont dans les banlieues. Ça rejoint les objectifs du Circuit», appuie Charles Alexander.

Aux consommateurs d'être branchés.