Lorsqu'il a pris les rênes du Rallye Vert de Montréal il y a bientôt six ans, Peter Duncan voyait dans la voiturette de golf l'incarnation même du véhicule électrique. L'ancien skieur olympique s'est depuis fait le chantre des voitures à carburant alternatif.

Peter Duncan présente son évènement avec un enthousiasme et une bonhommie qui ne se démentent pas. Le Rallye vert de Montréal se met en branle ce week-end sur l'avenue McGill College, au centre-ville de Montréal. Une épreuve qui couronne la régularité de la conduite, la minutie de la navigation et la consommation optimale d'énergie.

Par conséquent, qui dit vert, dit hybride, hybride branchable et électrique. Entre autres. La voiture électrique arrivant sur le marché, le rallye lui réserve un trajet spécifique cette année, long de 77 km par jour. Les hybrides quant à elles devront parcourir 535 km durant la fin de la semaine.

L'organisation tente cette année de donner une dimension plus commerciale à ce rassemblement en invitant des représentants de cette industrie des transports à caractère écologique. Pour mieux informer, sensibiliser et expliquer. Dans un contexte qui n'est pas aisé.

«Le marché des véhicules verts n'est pas tout à fait mûr et il y a un gros lobby des voitures à essence, dit Peter Duncan. C'est un marché décousu qui est en train de gagner en maturité. Mon but, c'est que les gens viennent voir. C'est éducatif ce que l'on fait. Moi-même à mon âge (ndlr: 68 ans), je découvre ce marché.»

Le promoteur du rallye constate à quel point l'arnachement entre les différents acteurs du milieu ne se fait pas toujours. «Il me fallait des bornes cette année. En tant que président du rallye, je n'ai alors découvert que cette année l'existence de l'entreprise québécoise AddÉnergie», illustre-t-il. Ce fournisseur de bornes de recharge met son expertise à la disposition du rallye pour le week-end.

Peter Duncan est tombé un peu par hasard dans la marmite des véhicules alternatifs il y a quelques années à Monaco, lors d'un salon et d'un rallye qui promouvaient ces véhicules. Depuis, il carbure aux énergies renouvelables. «Les gens de ma génération ne connaissent pas ça. J'ai une mission, celle d'orienter les gens. J'y crois beaucoup aux nouvelles technologies et aux véhicules électriques.»

Qu'en pensent-ils justement les gens, de la voiture électrique ? «Par rapport à il y a six ans, les gens sont beaucoup plus informés sur les voitures électriques même s'il y a encore un manque de connaissances. On ne sent pas de préjugés, mais de la méfiance.»

Peter Duncan annonce une nouveauté pour le rallye de l'an prochain: une démonstration de voitures de performance.

«Les voitures électriques, c'était une joke il y a six ans», se remémore-t-il.

Les temps changent.