L'Allemagne risque de ne voir sur ses routes qu'un «demi-million environ» de voitures électriques en 2020 au lieu du million prévu, si davantage d'incitations ne sont pas mises en place, a reconnu mercredi le coordinateur de la «Plate-forme pour la mobilité électrique».

«J'ai déjà dit que sans incitations supplémentaires nous arriverons plutôt à un chiffre d'un demi-million» de véhicules électriques en 2020, au lieu de l'objectif gouvernemental d'un million, a déclaré lors d'une conférence de presse Henning Kagermann, ancien patron du fabricant de progiciels SAP qui dirige désormais cette «Plate-forme» chargée d'évaluer et de coordonner la stratégie allemande en faveur de la mobilité électrique.

Le plan de l'Allemagne prévoit jusqu'en 2014 une phase de «préparation du marché», qui passe notamment par la promotion de la voiture électrique dans quatre régions pilotes, et une production de masse à partir de 2017.

Le ministre des Transports allemand Peter Ramsauer a estimé mercredi lors de la même conférence de presse qu'il «fallait faire preuve d'un réalisme optimiste».

Il n'a pas répété publiquement l'objectif d'un million de véhicules électriques d'ici 2020, préférant employer le slogan suivant: «Faire de l'Allemagne le numéro un de la voiture électrique».

Le chef de la puissante fédération du secteur (VDA), Matthias Wissmann, a lui précisé que d'ici 2014 les constructeurs allemands proposeraient au total 15 modèles de véhicules électriques.

Il a insisté sur la nécessité d'améliorer les performances des batteries, afin de sortir les voitures électriques «du seul champ des grandes agglomérations» en leur donnant plus d'autonomie.

Le gouvernement soutient ce projet via des incitations fiscales, en particulier une dispense de vignette et des avantages pour les voitures de fonction électriques.

Certains défenseurs de la voiture électrique réclament toutefois un soutien plus agressif, sous la forme d'une «prime à la casse» accordée à qui échange sa voiture à essence ou diesel contre un véhicule électrique.

L'industrie automobile allemande se voit elle souvent reprocher de traîner les pieds, ce à quoi M. Wissmann a répliqué mercredi: «Nous faisons tout ce que nous pouvons mais ne pouvons pas tout miser sur la voiture électrique», alors qu'il «n'est pas encore clair que cette technologie va réellement s'imposer» face à celle du moteur à explosion.