Une équipe de chercheurs de Nissan et de l'université de Kansai au Japon a pu recharger en laboratoire un bloc-batterie en seulement 10 minutes. La nouvelle a suscité un certain enthousiasme mercredi alors que ce n'est pas vraiment une première et que l'on est loin d'une application réelle.

Ce n'est pas la première fois qu'une équipe de chercheurs réalise un tel chrono, si l'on peut dire. Rappelons qu'ici-même au Québec, l'Institut de recherche d'Hydro-Québec a déchargé et rechargé 20 000 fois une batterie de 2 kWh en seulement six minutes. Il y a deux ans de cela déjà. Certes, il s'agissait d'une batterie 12 fois moins importante en terme d'énergie emmagasinée que celle de la Nissan Leaf par exemple.

Nissan prétend pouvoir recharger à 80% le bloc-batterie de la Leaf en moins de 30 minutes déjà.

On sait en fait peu de choses de cette expérience dévoilée mercredi. La nouvelle en provenance du Japon ne précise pas la capacité du bloc-batterie à l'essai. On sait seulement que les cycles répétés de charge et de décharge n'auraient pas affecté la durabilité et la capacité du bloc-batterie. Et que les chercheurs japonais auraient dorénavant l'intention d'abaisser ce temps de recharge à moins de trois minutes.

D'un point de vue scientifique, les chercheurs japonais auraient remplacé le graphite de l'électrode négative contenu habituellement dans une batterie au lithium-ion par de l'oxyde de tungstène et de l'oxyde de vanadium. Composés grâce auxquels ils ont amélioré la recharge.

Sans nier le résultat, Nissan n'a voulu émettre aucun commentaire au sujet de ces recherches. Motus et bouche cousue du côté de la maison mère comme du côté de ses filiales. Ces derniers résultats ne sont que le début d'un long processus de recherche visant à améliorer la propulsion électrique.

D'autant plus qu'il y a une (énorme) marge entre le test en labo et la commercialisation, comme le fait remarquer Sylvain Castonguay. «Entre ce qui se passe en expérimentation et une production industrielle, il y a beaucoup d'éléments et de chaînes à mettre en place. À moins que ce soit un procédé révolutionnaire et très simple», commente le directeur technique du Centre national du transport avancé.

Ce genre de nouvelle peut quoi qu'il en soit séduire un peu plus les consommateurs ou, à tout le moins, alimenter la chronique. Pour l'instant, la recharge d'une voiture électrique comme la Leaf peut prendre jusqu'à plus de 15 heures sur du 110 volts.