De la voix de son vice-président directeur, Carlos Tavares, Nissan est plus que jamais convaincu de l'orientation tout électrique qu'il a prise.

Pourquoi résoudre un problème pour finalement en atteindre un autre? Telle est la réflexion sur le passage à l'hybride puis à l'électricité que se fait celui qui est également président du comité de direction de Nissan Amériques. «En 2005-2006, on a eu l'occasion de se positionner en leader d'une technologie sans l'embarras d'avoir investi dans une technologie transitoire. À zéro émission, vous ne pouvez plus être doublé, mais vous pouvez être défié après. La Leaf est la première voiture électrique avec une approche de marché de masse. Il y a des risques d'être un pionnier, mais le plus important risque, c'est de ne rien faire», dit Carlos Tavares, interrogé par La Presse Auto lors d'une table ronde.

Pour ce dernier, l'industrie automobile et la société se dirigent à vive allure vers une révolution technologique et commerciale. «Les gens ne reviendront plus en arrière.» Au point où la voiture hybride «perdra» contre la voiture électrique! «Car le consommateur veut tout. Vous ne pouvez pas être compétitif en mettant au point deux motorisations», ajoute Carlos Tavares.

Le numéro 2 de Nissan reste ainsi convaincu que 10% du parc automobile sera électrique d'ici 10 ans seulement. «Le niveau zéro émission est dépendant de l'offre et aujourd'hui tout le monde s'y met, argumente-t-il. Dans la publicité, Nissan est dans le collimateur des concurrents en tant que leader dans ce domaine. Et les prévisions du marché sont de plus en plus à la hausse pour les véhicules électriques.»

Carlos Tavares assure que les qualités de la Leaf et la satisfaction des clients passent avant les résultats. «On n'a pas d'objectif de ventes et il n'y a pas de pression sur la production, jure-t-il. Il faut se positionner pour vendre en grande quantité. Nissan est le seul à avoir une capacité industrielle pour faire du marché de masse. Pour cela, le prix doit être attractif et nos coûts de fabrication relativement bas. Le volume de ventes viendra fin 2012, début 2013.»

Si le prix de la Leaf est de 32 780$ aux États-Unis (sans les subventions), il demeure inconnu pour le Canada. Tout comme la date d'arrivée exacte de la voiture. Le président de Nissan Amériques persiste à seulement parler de l'automne. Et souhaiterait d'ici là avoir des discussions avec le gouvernement Harper au sujet des aides à l'achat. «Ces discussions n'existent pas au stade actuel», se contente-t-il de dire.

Pour Carlos Tavares, l'arrivée de la voiture électrique n'est pas «qu'une affaire de dépenses». «Il y a derrière toute une industrie émergente qui se profile. Et le prix d'installation des bornes va être en décroissance rapide.»

Il reste que les progrès en matière d'autonomie des batteries représentent une inconnue. Une grande inconnue.

Photo AFP

Selon Carlos Tavares, vice-président directeur de Nissan, l'industrie automobile et la société se dirigent à vive allure vers une révolution technologique et commerciale.