Qui dit voiture électrique ou hybride branchable dit recharge. Et qui dit recharge dit bornes. De plus en plus convoité, ce marché est en pleine expansion et gagne même le Québec. AddÉnergie est sur le point d'offrir des bornes dites «intelligentes». Explications et - surtout - mode d'emploi.

AddÉnergie, entreprise de Québec, se présente comme étant la seule au pays à concevoir et fabriquer des bornes de recharge pour véhicules électriques et hybrides branchables. Des bornes à vocation commerciale et résidentielle conçues dans le souci de supporter en toutes saisons les rigueurs climatiques propres à l'Amérique du Nord. Une précision de taille qui distingue ce produit de ceux qui commencent à se multiplier sur ce marché où la concurrence est de plus en plus féroce. Les Better Place et Coulomb Technologies oeuvrant dans ce domaine ne sont plus seules.

Les idées fusent, les approches divergent. Il y aurait actuellement une quinzaine de joueurs sérieux dans le monde. D'où l'orientation choisie par AddÉnergie. «C'est le marché de niche que l'on a vu. Cela fait extrêmement longtemps que l'on avait pensé à cela. Mais notre borne peut très bien fonctionner sous des climats chauds», indique le président Louis Tremblay.

«On a apporté une importance particulière au design de la borne en aluminium, que ce soit pour le choix des composants ou l'ergonomie, ajoute-t-il. Il est important que le connecteur - ou pistolet d'alimentation - soit toujours à l'abri des précipitations, du verglas, de la neige ou des saletés. Pour contrer les vandales, le connecteur est à l'intérieur. Il est accessible seulement aux utilisateurs d'AddÉnergie qui ont une carte.»

Fonctionnelles de -40 ºC à +65 ºC, deux bornes sont offertes: l'une à la puissance de recharge de 120 volts à 16 ampères avec une prise conventionnelle de type 5-20R, l'autre avec une puissance de 240 volts à 32 ampères avec un pistolet d'alimentation. «L'intérêt d'avoir une borne de recharge avec un pistolet au lieu d'une prise conventionnelle, c'est que la recharge sera quatre fois plus rapide», dit M. Tremblay. Selon le modèle et l'intelligence de la borne, le coût unitaire peut grimper jusqu'à 5000$. Un prix comparable à ce que l'on retrouve ailleurs sur le marché mondial.

L'utilisation de la borne est fort simple. Une fois qu'on est inscrit au service de l'entreprise, la carte de membre permet d'avoir accès aux bornes. Les frais d'inscription et les tarifs d'utilisation ne sont pas déterminés à ce jour. Grâce à un système d'identification, il suffit de passer la carte sur le lecteur d'identité. Lorsque la borne nous reconnaît, elle permet d'avoir accès au pistolet que l'on branche sur son véhicule. Pour démarrer la recharge, on doit abaisser le clapet de la borne.

Si jamais un petit malin voulait débrancher le pistolet de votre voiture pour le brancher sur la sienne, il se heurterait à... la technologie. «Au moment où il prend le pistolet, la borne reconnaît qu'il a été déconnecté, explique Louis Tremblay. Vous recevez un texto ou un courriel qui vous dit que votre véhicule a été débranché. L'autre personne qui a mis le connecteur sur son véhicule n'est pas capable de recharger, car il n'a pas la carte.» Le même principe s'appliquerait pour la borne sur laquelle on branche une prise de type 120 volts.

À la maison, un propriétaire de véhicule électrique ne se pliera pas à une facturation particulière ni à l'utilisation d'une carte comme ce devra être le cas sur le lieu de travail ou dans des centres commerciaux, par exemple. «On offre l'occasion aux gens de pouvoir se recharger peu importe où ils vont se garer. Donc à la maison, dans des stationnements, un peu partout où ils travaillent», dit M. Tremblay.

Hydro-Québec suit de très près cette entreprise qui est dans l'attente des deux homologations - américaine et canadienne - de ses bornes. AddÉnergie espère les obtenir auprès d'Underwriters Laboratories avant la mise à disposition des Nissan Leaf dans le parc automobile de Communauto à Montréal et à Québec. Une première occasion à saisir pour cette jeune entreprise.